Fourmis
(Insectes nuisibles). Les petites fourmis noires creusent dans les jardins des galeries souterraines sous les racines des plantes cultivées, dont elles peuvent ainsi causer la mort ; lorsqu’elles sont très nombreuses elles peuvent même faire périr des arbustes et de jeunes arbres fruitiers ; elles attaquent, au moment où ils commencent à mûrir, tous les fruits sucrés, surtout les pêches et les abricots. On trouve toujours facilement la retraite de la fourmi noire ; mais il n’est pas aussi aisé de la déloger ; si elle s’est établie sous les racines d’un arbre, il est impossible d’échauder sur place la fourmilière, procédé certain de destruction qu’on doit employer chaque fois que les circonstances le permettent. Si l’on peut, sans inconvénient, saupoudrer la fourmilière de chaux vive et y verser ensuite de l’eau, on en détruit un très grand nombre. Quand ces deux moyens ne sont pas praticables, on ne peut que troubler fréquemment les fourmis, en bouleversant le terrain tout autour de leur domicile pour les obliger à en changer ; en attendant, on s’oppose à leurs déprédations au moyen de planchettes enduites de miel (Voy. Guêpes). On peut aussi placer au bas des arbres chargés de fruits mûrs des fioles pleines d’eau sucrée ou miellée ; les fourmis vont s’y noyer en grand nombre.
On emploie encore les moyens suivants pour détruire les fourmis qui attaquent les arbres et les plantes : 1° si la plante est en pot, il suffit de placer le pot dans une soucoupe ou écuelle pleine d’eau ; — 2° on entoure le tronc de l’arbre d’un flocon de laine cardée ou d’une lisière imbibée d’essence de térébenthine ; — 3° on enduit, au moyen d’un pinceau, le pied de chaque arbre, tout autour et à la hauteur de quelques centimètres, d’un mélange composé de crasse d’huile, de mauvaise graisse, de goudron de poix de cordonnier et de térébenthine, dans la proportion de 60 gr. de goudron et de 120 gr. de térébenthine pour 500 gr. d’huile et de graisse. On fait fondre d’abord ensemble l’huile, la graisse et le goudron, et, quand ce mélange est froid, on y ajoute la térébenthine. Cette composition ne doit avoir que peu de consistance, de manière qu’on puisse facilement l’étendre avec un pinceau. Quelques gouttes versées dans les trous des fourmis suffisent pour détruire ces insectes ; — 4° on fait dissoudre un gramme d’aloès dans un litre d’eau, et on lotionne, au moyen d’un gros pinceau ou d’une brosse qu’on trempe dans cette solution, les troncs et les rameaux des arbres attaqués par les fourmis. On détruit ainsi non seulement les fourmis, mais encore les pucerons et les autres insectes. On peut aussi se servir de cette eau pour les légumes qui sont dévorés de chenilles, pourvu toutefois qu’ils soient cultivés pour leurs racines ou pour leurs graines, et non pour leurs feuilles.
Certaines personnes élèvent les fourmis par passion ou par collection, le plus souvent dans un vivarium fourmis.
On éloigne les fourmis des offices et des armoires en plaçant sur une des tablettes du marc de café bouilli, qu’on a soin de renouveler à mesure qu’il perd son odeur, ou bien de la suie et des feuilles de tabac. L’odeur des feuilles d’absinthe, de basilic ou de lavande, chasse les fourmis des appartements.
La grosse fourmi rousse des bois, ou fourmi polyergue, ne commet aucun dégât ; ses larves, improprement nommées œufs de fourmis, sont recherchées pour la nourriture des jeunes faisans.
Fourmi blanche. Voy. Termite.