Feu

(Législation). Il est défendu d’allumer du feu à moins de 200 mèt. des bois et forêts, sous peine d’une amende de 20 à 100 fr. Il est également défendu d’allumer du feu dans les champs, à moins de 100 mèt. des maisons, bruyères, vergers, meules de grains, de paille ou de foin, sous peine d’une amende égale à la valeur de douze journées de travail. Si un incendie a été causé par des feux allumés à moins de 100 mèt. des maisons, édifices, forêts, bruyères, bois, vergers, plantations, haies, meules, tas de grains, pailles, foins, fourrages ou tout autre dépôt de matières combustibles, ou par des feux ou lumières portés ou laissés sans précaution suffisante, ou par des pièces d’artifice allumées ou tirées avec négligence ou imprudence, la peine est une amende de 50 à 500 fr., sans préjudice des dommages-intérêts qui peuvent être réclamés par les parties lésées (Loi du 6 octobre 1791 ; C for., art. 148 ; C. pén., art. 458).

Feu de cheminée. Voy. Cheminée. — Voy. aussi Incendie.

Feu d’artifice, Feux de Bengale. Voy. Artifice.

Pêche au feu. C’est surtout pendant la nuit que les plus gros poissons sortent de leurs retraites et quittent les grands fonds et les crônes, où ils se tiennent pendant le jour. À ce moment où tout est silence et solitude à l’extérieur, ils s’approchent sans défiance des berges et des bas-fonds. Si, à ce moment, une vive clarté, comme celle d’une torche, ou, mieux encore, d’une lanterne à réverbère, vient à se projeter sur l’eau, la lumière produit sur eux un effet singulier, ils s’arrêtent, se pressent sur le fond et restent immobiles ; le barbeau, le saumon, la truite, la lamproie sont, de tous les poissons, ceux sur lesquels cette espèce de fascination agit avec le plus de puissance. C’est alors que le pêcheur armé d’une fouane, espèce de trident barbelé monté au bout d’une longue perche, guidé d’ailleurs par la lumière qui éclaire l’eau jusqu’au fond, peut choisir sa proie et harponner à son gré les plus belles pièces. Cette pêche, très communément pratiquée en Écosse et dans l’Amérique du Nord, est généralement prohibée en France par les règlements locaux ; elle tombe en outre sous les prohibitions de la loi en qualité de pêche de nuit.

Feux chinois (Jeux d’enfants). Ce petit spectacle a beaucoup de rapport avec celui des ombres chinoises (Voy. cet article). Les feux chinois ne ressemblent en aucune façon aux feux d’artifice proprement dits, ni aux feux de Bengale. Ce sont de simples tableaux sur lesquels on a dessiné et colorié les sujets qu’on veut représenter : le fond de ces tableaux est noir, afin que les lumières placées derrière ne puissent être vues, et que les sujets qui y sont peints paraissent brillants et lumineux. C’est ainsi qu’on produit une imitation des feux d’artifice, mais sans bruit et sans danger. La construction du théâtre est à peu près celle qui est indiquée pour les ombres chinoises (Voy. cet article). On choisit l’embrasure d’une porte placée entre deux pièces, de manière que les opérateurs se trouvent dans un endroit éclairé, et les spectateurs dans un endroit obscur. Dans l’embrasure de cette porte on établit un châssis fixe qui doit remplir cette embrasure, et dans lequel entre un second châssis, dont l’ouverture aura exactement les dimensions qui seront données aux dessins ou aux sujets. Deux coulisses adaptées à ce châssis permettent de faire avec facilité le changement des sujets. Il faut se procurer autant de cadres qu’on a de dessins ou de sujets à représenter. Ces dessins consistent, comme il a été déjà dit, en des feuilles de papier dont le fond est complètement noir, et sur lesquelles sont représentés des objets variés peints en couleurs assez vives, tels qu’un château, une couronne de fleurs, la croix de la Légion d’honneur, le soleil, la lune et les étoiles. On pique au moyen d’épingles ou l’on découpe avec des ciseaux ou à l’emporte-pièce une quantité plus ou moins considérable de trous de différentes grandeurs ou de différentes formes, les uns ronds, les autres ovales, de manière à produire l’effet qu’on se propose d’obtenir. Ainsi, dans le château d’eau, les trous seront disposés de façon à imiter les gerbes d’eau qui s’échappent de différents points pour retomber en cascades. Les feuilles de papier doivent être collées et bien tendues.

Pour produire les effets du scintillement de la poudre et imiter une pluie de feu, on emploie des bandes de papier rayé de différentes façons et de couleurs diverses, et on place ces feuilles sur des cylindres de bois qui s’enroulent l’un sur l’autre. Pour l’effet des pièces d’artifice à lignes courbes, telles que le soleil, la sphère, les anneaux, on fait usage d’une roue à lignes spirales noires et blanches, ou noires et roses, ou noires et bleues. Ce dessin est attaché à un cercle de fil de fer, portant quatre traverses également en fil de fer et muni d’un manche qui sert à le mettre en mouvement. Cette roue doit être placée aussi près du devant que le permet la coulisse.

On peut se procurer, pour la représentation des feux chinois, des sujets tout préparés, c.-à-d. coloriés et découpés à jour ; il ne reste plus qu’à les fixer dans leurs cadres.

Feu Saint-Antoine (Médecine). Dans plusieurs départements, on donne encore aujourd’hui le nom de feu Saint-Antoine à la fièvre charbonneuse causée par usage comme aliment de la farine du seigle ergoté. Voy. Ergot.

Feu d’herbes (Art vétérin). Cette espèce d’éruption, qui se manifeste plus particulièrement chez les vaches, n’est accompagnée ni d’inflammation ni de fièvre, et n’offre aucun danger sérieux ; elle se dissipe ordinairement d’elle-même au bout de 10 à 12 jours. Pendant ce temps, l’animal est triste et sans appétit ; les frictions sèches le soulagent sensiblement ; on peut aussi, quand les boutons sont abondants, appliquer dessus un peu d’huile ou de saindoux ; on tient l’animal à la diète, en repos sur de la litière propre, jusqu’à ce que l’appétit lui revienne ; on lui fait boire alternativement de l’eau de son très légère et des boissons mucilagineuses. Dès qu’elle est rétablie, on s’abstient soigneusement de donner à la vache qui vient d’être atteinte du feu d’herbes les aliments qui pourraient lui donner de nouveau la même maladie. — Dans les pays vignobles, le feu d’herbes se manifeste parfois sur les vaches qui ont trop mangé de sarments de vigne à l’état frais et de marc de raisin à l’époque des vendanges. La maladie est dans ce cas désignée sous le nom de raffles.

Feu volant. Voy. Ébullition.

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