Févier de la Chine
(Arboriculture). Nos bosquets n’ont pas d’arbres d’ornement plus gracieux que le Févier ou Gleditzia, aussi connu sous les noms d’Acacia à trois épines et de Carouge à miel. Le févier ressemble en effet beaucoup aux acacias Lophanta et Julibrizin, qui ne vivent ni l’un ni l’autre à l’air libre sous le climat de Paris, tandis que tous les féviers sont de bonne heure aussi rustiques que nos arbres indigènes les moins sensibles au froid. On les multiplie de semis de leurs graines renfermées dans de longues cosses noires ornées de taches rouges ; ces graines sont semblables à de petites fèves ; elles lèvent plus facilement au bout de 2 ans de conservation que lorsqu’on les sème dès qu’elles arrivent à maturité. Le semis se fait au printemps, et pendant les 2 premières années il faut abriter les jeunes plants avec des paillassons durant les nuits froides de l’hiver et du printemps. La fleur des féviers est insignifiante ; ces arbres sont d’ornement par leur feuillage et par leurs épines ; le plus remarquable sous ce dernier rapport est le Gleditzia macracanthos ou Févier à grosses épines, dont les rameaux et le tronc sont hérissés d’épines très volumineuses, entrecroisées et ramifiées dans tous les sens. Dans les grands jardins paysagers, les féviers produisent beaucoup d’effet, soit isolés au milieu d’une pièce de gazon, soit à l’entrée d’un massif, surtout lorsqu’ils se détachent sur des touffes d’arbres au feuillage d’un vert sombre ou violet foncé, comme celui du hêtre noir. Le bois des féviers quoique dur, agréablement veiné de rouge, et propre à divers ouvrages de tour, est de peu de valeur comme bois d’œuvre, parce qu’il est excessivement cassant.