Fauchage ou Fauchaison
(Agricult.). Quelle que soit la nature de la récolte qui doit être abattue à la faux, il convient que la largeur des planches corresponde à un nombre exact de traits de faux. Quand ce calcul n’a pas été fait, il peut en résulter une perte de temps considérable dans l’opération du fauchage, l’ouvrier étant forcé, lorsqu’il approche du bord de la rigole qui sépare deux planches, de revenir sur ses pas et de suivre toute la longueur de la planche, bien qu’il ne lui reste à couper qu’une très petite bande de fourrage encore debout. La perte retombe sur l’ouvrier quand il travaille à la tâche, et sur le fermier quand il fait faucher à la journée, mais, dans tous les cas, le retard apporté dans le fauchage est préjudiciable au fermier (Voy. Fenaison). — Le fauchage des céréales s’opère en piquant ou en jetant. Dans le premier cas, le faucheur se met à la droite du champ et fait son escient en appuyant sur le grain encore debout celui qu’il vient de détacher par un coup de faux ; la releveuse, qui suit le faucheur, ramasse avec précaution ce grain par brassées à l’aide d’une vieille faucille et le dépose à sa droite où elle forme sa rangée de javelles sur l’emplacement que le grain occupait avant d’être fauché. Dans le second cas, le faucheur se place à la gauche du champ, et à chaque coup de faux, prenant à droite environ une demi-javelle, il dépose celle-ci à sa gauche, les épis en dehors et les pieds des tiges tournés vers lui. Quand il est arrivé à l’extrémité du champ, la rangée d’épis ainsi couchée ressemble à l’ondin formé par la faux dans les prés, si ce n’est que les tiges sont rangées plus perpendiculairement à l’aire de son travail et plus régulièrement, les épis tous en dehors : il ne reste plus qu’à râteler l’ondin avec un râteau de bois ou fauchet, de manière à former des acochetons ou grosses javelles qu’on liera plus tard pour en faire des gerbes. Toutes les fois qu’il est possible de faucher les moissons en piquant, c.-à-d. lorsqu’elles sont suffisamment pleines, ce mode de fauchage doit être préféré ; il bat moins le grain. Voy. Moisson.