Faucon

(Chasse). Cet oiseau de proie, ainsi que l’Épervier, la Crécerelle ou Émouchet, le Hobereau, l’Émerillon et autres espèces de la même famille, font une grande destruction de gibier. Du temps que la fauconnerie était en honneur, on ne s’emparait du faucon que pour le dresser à la chasse ; mais aujourd’hui, on lui fait une guerre acharnée comme à tous ses congénères. On en tue quelques-uns au fusil ; mais on les prend plutôt au piège. Ces oiseaux, très courageux et très hardis, se laissent quelquefois prendre dans des pièges qui n’étaient pas tendus pour eux, en se précipitant sur des mouvants. Quand c’est à eux-mêmes qu’on s’attaque, on se sert de nappes (Voy. ce mot), qui ne diffèrent de celles que l’on tend aux petits oiseaux qu’en ce que les filets sont plus forts et les mailles plus grandes. On emploie pour mouvant un pigeon blanc qui puisse être aperçu de loin : on le fixe entre les nappes, à une corde tendue à 0m,15 ou 0m,20 de terre, au moyen de deux piquets. Quelquefois, pour attirer davantage l’attention des faucons, on place entre les nappes un anneau fixe à un piquet, et on fait passer dans cet anneau une ficelle qui, d’une part, aboutit dans les mains du chasseur caché dans une cabane portative, et à l’autre bout de laquelle est attaché un pigeon. Lorsque le chasseur aperçoit un oiseau de proie planer en l’air, il lâche le pigeon, dont la vue engage d’autant plus l’oiseau de proie à descendre, qu’il semble libre, et au moment où le faucon s’en saisit, on tire la ficelle qui passe dans l’anneau, et par là on amène les deux oiseaux entre les nappes, au moyen desquelles on les enveloppe. — Comme les faucons volent à une hauteur si grande qu’on ne peut guère les apercevoir, certains chasseurs se servent, pour être avertis de leur passage, d’une pie-grièche. On l’attache par les pattes avec une petite chaîne, et on la fixe sur une petite loge de feuillage ou de gazon, dans laquelle son attache lui laisse la liberté de se réfugier. On connaît à la crainte qu’elle manifeste le passage des oiseaux de proie : si c’est un faucon, elle court se cacher au fond de sa loge ; si c’est un ennemi moins redoutable, elle s’agite sans se cacher.

On se sert souvent aussi d’un oiseau de proie pour en attirer d’autres de son espèce. On l’attache au bout d’une branche élastique d’environ 6 mètres que l’on fixe en terre, et on attache au bout, où est l’oiseau de proie, une ficelle qui, après avoir passé dans un anneau, va aboutir dans les mains du chasseur ; lorsque celui-ci est averti de la présence d’un oiseau de proie par le moyen de la pie qui sert de mouvant, il fait plier la gaule et baisser à terre l’oiseau qui y est fixé : celui-ci semble se précipiter sur une proie, ce qui engage les autres à s’abattre au même endroit.

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