Déchaumage
(Agriculture). Lorsque la moisson est terminée, le premier travail à exécuter c’est le déchaumage des terres, qui consiste à donner au champ dépouillé de ses produits un petit demi-labour de 0m,06 à 0m,08 de profondeur. Si l’on attend pour donner cette façon préparatoire que les autres travaux de la ferme soient terminés, les mauvaises herbes, telles que le chiendent, la millefeuilles, le pas d’âne, etc., favorisées comme elles le sont par la libre circulation de l’air et une haute température, se multiplient avec rapidité : il en résulte qu’enterrées à l’état de graines par le labour des semailles, elles reparaissent à l’approche des premières chaleurs et finissent par étouffer les bonnes plantes. Si, au contraire, on pratique le déchaumage aussitôt après la récolte, les mauvaises herbes dont la végétation avait été contenue par la présence des céréales, n’ont pas le temps de se développer, et quand ensuite on donne un labour plus profond, elles périssent étouffées dans le sol sans pouvoir se reproduire. — Malheureusement, il arrive souvent qu’à l’époque de la moisson les travaux sont si nombreux et si pressants que le cultivateur n’a pas le loisir de consacrer ses hommes et ses chevaux à un travail qui au premier abord ne paraît pas indispensable. Mais, si au lieu d’employer la charrue pour le déchaumage, on faisait usage de l’extirpateur (Voy. ce mot), on pourrait avec un attelage de 3 chevaux verser 4 à 5 hectares de terre pendant une journée de 10 h., tandis que pour remplir le même office avec la charrue, il faudrait 8 attelages de 2 chevaux pendant le même espace de temps. — On pratique encore le déchaumage pour recueillir la partie inférieure des tiges du blé et l’employer ensuite en litière pour les bestiaux. En général, il est préférable, lorsqu’on n’est pas à court de litières, d’enterrer le chaume et de le transformer en engrais.