Curée
(Chasse). Lorsque le cerf est pris et tué, et qu’on l’a laissé fouler par les chiens pendant quelques instants, on fait reculer ceux-ci ; le piqueur va lever le pied droit de devant de l’animal, et le maître de la chasse le fait offrir à la personne qu’il veut honorer. Il est juste ensuite de donner aux chiens leur part du butin ; on défait donc l’animal ; on lève d’abord les grands et les petits filets, et les morceaux les plus délicats ; on coupe le surplus en menus lambeaux ; lorsque la meute est fort nombreuse, on ajoute des tranches de pain que l’on fait tremper dans le sang, puis on laisse la meute se précipiter sur ce repas qu’on a étendu sur le cuir de l’animal, et que par cette raison on appelle curée (cuirée). Pour le sanglier on ne dit pas la curée, mais le fouaille. — La curée se fait le plus souvent au moment où l’animal vient de tomber et avant qu’il soit refroidi, c’est ce qu’on appelle faire la curée chaude ; mais quand la prise a lieu trop tard, on emporte l’animal entier, et l’on fait la curée seulement après que l’on est rentré au logis, c’est ce qu’on appelle la curée froide. Bien qu’en général la curée chaude soit préférable, parce que les chiens qui reçoivent immédiatement leur récompense en prennent plus de goût pour la chasse et, comme on dit, sont mieux acharnés, cependant la curée froide a l’avantage d’habituer les chiens à ne pas rester dans le bois et à revenir au chenil dans l’espoir de recevoir leur part de la prise. Les porteurs de trompe doivent sonner de joyeuses fanfares pendant qu’on donne ce repas aux chiens.