Gastralgie
(Médecine). La gastralgie, vulgairement mal d’estomac, est un mal quelquefois si violent qu’il occasionne des syncopes et des accidents nerveux difficiles à calmer. Le plus souvent, les maux d’estomac sont causés par l’embarras gastrique ; on peut donc les prévenir ou les guérir par les moyens préventifs ou curatifs qu’on oppose à cette affection (Voy. Embarras gastrique). Dans ce cas, la gastralgie est précédée d’affaiblissement et de perte d’appétit ; la digestion ne se fait qu’avec une extrême lenteur. Quand la gastralgie est bien déclarée et que les douleurs en sont très intenses, à part l’intervention du médecin qui doit être appelé sans retard, on procure du soulagement au malade par des bains tièdes, à la suite desquels on applique sur le creux de l’estomac des cataplasmes calmants, préparés avec de la morelle cuite, écrasée ; les baies vertes ou noires de cette plante, dans la saison où elles viennent à maturité, rendent ces cataplasmes très efficaces pour apaiser la douleur. On ne peut trop insister auprès des personnes qui peuvent se trouver appelées à soigner des malades en proie à la gastralgie, sur les inconvénients graves de l’emploi des toniques, surtout des spiritueux, qui ne peuvent qu’accroître l’irritation. Cette recommandation ne doit pas s’entendre seulement de l’emploi de l’eau-de-vie, du rhum et des autres liqueurs très fortes ; elle s’applique de même au cassis, au scubac, aux vins de liqueur, inoffensifs ou salutaires en maintes circonstances, mais toujours nuisibles dans les cas de gastralgie. Il en est de même des purgatifs souvent donnés sans discernement aux malades chez lesquels les maux d’estomac sont compliqués de constipation ; cette complication ne doit être combattue que par des lavements, qu’on peut rendre plus actifs en les donnant avec une légère décoction de mercuriale, à laquelle on ajoute un peu de miel commun. Il ne faut pas que le malade, comme on le fait trop souvent, se gorge de tisane, ce qui aurait l’inconvénient de charger l’estomac et d’augmenter l’intensité de la gastralgie ; il se contentera de boire de l’eau gommée ou d’autres boissons adoucissantes, seulement quand il a soif, et toujours en petite quantité à la fois. Tant que durent les accès de gastralgie, le malade ne doit pas faire diète absolue ; on le tient à la demi-ration ; à mesure que les accès s’éloignent et que les douleurs diminuent, on augmente la nourriture en s’en tenant à des aliments sains et légers, et en ayant soin d’éviter tous les excitants ; on ne donne des boissons toniques et des mets substantiels que quand la guérison approche de son terme, et que l’estomac est en état de les supporter.