Castration
(Animaux domestiques). La castration des animaux de service a pour objet de les rendre plus dociles, plus calmes, sujets à moins d’accidents et de maladies ; ces avantages compensent la perte qui résulte toujours, quant au travail fourni par ces animaux, de la diminution de leurs forces par la castration. Chez les animaux de produit, cette opération les prédispose à l’engraissement, en même temps qu’elle améliore la qualité de leur chair. On peut la pratiquer également sur les individus des deux sexes ; elle n’est généralement usitée qu’à l’égard des mâles.
La castration produit sur le Cheval des effets très différents selon l’âge de l’animal au moment où il la subit. Lorsqu ’on veut en obtenir des résultats aussi complets que possible, le poulain doit être castré à l’âge de 40 à 50 jours. Le poulain castré par amputation à cet âge, souffre peu et pendant fort peu de temps ; ses formes et son tempérament le rendent dans la suite tout à fait semblable aux juments de la race à laquelle il appartient. Le cheval de selle et de carrosse n’est castré en France qu’à l’âge de 4 à 5 ans au moment où il est vendu par l’éleveur ; les risques de l’opération toujours très douloureuse et dangereuse pour l’animal de cet âge, sont habituellement à la charge de l’acheteur. À 4 ans, les formes du jeune cheval étant complètement développées ; le cheval hongre : c’est le nom vulgaire du cheval castré, conserve une grande ressemblance extérieure avec le cheval entier ; il garde une partie de sa vigueur primitive, et toute l’indocilité, tous les défauts de caractère qu’il pouvait avoir déjà contractés. C’est par ces motifs que, pour les remontes de la cavalerie et de l’artillerie, l’administration de la guerre n’achète jamais de chevaux castrés à l’âge de plus de 2 ans.
On pratique la castration sur l’Âne dans les mêmes conditions que sur le Cheval, et l’on en obtient les mêmes résultats. Dans nos départements du midi, les ânes sont généralement castrés par amputation à l’âge de 2 à 3 ans ; ils résistent mieux que le cheval aux suites de l’opération.
Les Veaux qui ne doivent pas travailler et qu’on destine uniquement à devenir des bœufs de boucherie, doivent être castrés très jeunes : ceux qu’on doit abattre comme veaux avant l’âge de 3 mois, ne sont pas castrés. Les Bœufs de travail ne sont castrés en France qu’à l’âge de 18 mois à 2 ans, par le procédé du bistournage, non par amputation, mais par torsion et compression, ce qui leur laisse plus de vigueur qu’une castration complète, et les rend plus utiles comme animaux d’attelage. Lorsqu’ils ont suffisamment travaillé, la castration est rendue complète par amputation, avant l’engraissement. Dans les pays d’élève, la castration est opérée par des gens exercés qui en font leur métier ; on les désigne sous le nom d’affranchisseurs. Lorsqu’un Taureau a cessé d’être apte à la reproduction et qu’il doit être engraissé pour la boucherie, c’est un préjugé de croire qu’il est nécessaire de le castrer ; la castration est inutile ; elle ne saurait à cet âge influer sur la qualité de sa chair. On a beaucoup préconisé récemment la castration des Vaches par le retranchement des ovaires, dans le double but d’améliorer leur viande et de prolonger la durée de la production du lait ; les suites de cette opération sont si souvent mortelles pour les vaches, même quand elle est pratiquée par un habile vétérinaire, que l’on y a généralement renoncé.
La castration des Moutons est indispensable, tant pour adoucir le caractère turbulent et souvent indomptable des Béliers, que pour faire perdre à leur viande le goût particulièrement désagréable qui lui est propre. Les Agneaux supportent très bien la castration, lorsqu’elle est opérée à l’âge de 8 à 15 jours ; leur laine acquiert dans ce cas une grande finesse ; le lait de leur mère les rétablit en peu de jours. Ils en souffrent beaucoup plus et meurent quelquefois des suites, lorsqu’ils ne sont castrés qu’à l’âge de 8 à 10 mois. Dans beaucoup de localités on castre les jeunes agneaux à 2, 3 ou 4 mois au plus. On pratique aussi la castration sur les Brebis, à l’âge de 40 à 60 jours ; les brebis castrées prennent le nom de moutonnes ; les avantages qui en résultent quant à l’amélioration de la viande, ne compensent pas les risques de l’opération.
Les Poulets sont castrés à l’âge de 3 mois et passent alors à l’état de chapons (Voy. Chapons). La meilleure époque de l’année pour chaponner est en mai dans nos départements du midi, et en juin dans ceux du centre et du nord. La cicatrisation s’opère d’elle-même en quelques jours ; l’application du beurre ou d’un corps gras sur la plaie n’est pas seulement inutile, elle est dangereuse ; car s’il survient de fortes chaleurs, elle peut provoquer la gangrène et causer la mort des volailles.
On pratique aussi, mais rarement, la castration sur les Dindonneaux de 4 à 5 mois : ceux qui survivent deviennent énormes et prennent un embonpoint excessif ; le plus grand nombre meurt des suites de l’opération.