Bosquet
(Horticulture). Bien des propriétaires peuvent improviser un bosquet à proximité de leur demeure, en traçant quelques sentiers bien ombragés dans un bois naturel dont ils ornent la lisière d’une ceinture d’arbres et d’arbustes d’ornement : c’est le plus simple des bosquets. Dans les parcs et les très grands jardins, le bosquet doit être en harmonie non seulement avec le parterre et les pelouses ornées de corbeilles fleuries et d’arbres isolés, mais encore avec la contrée environnante. Les massifs de grands arbres du bosquet doivent dissimuler le potager et le jardin fruitier, ne laisser apercevoir d’aucun point les clôtures, et se marier avec le site dont ils font partie, comme si tout le pays qu’on aperçoit entrait dans la composition du parc. Ce principe bien appliqué peut donner à un bosquet d’une étendue limitée la valeur pittoresque d’un grand jardin paysager. Le tracé des allées qui serpentent sous l’ombrage des bosquets est soumis à quelques règles d’une application facile (Voy. Allées). Le choix des essences est déterminé avant tout par la nature du sol et par l’exposition ; il faut aussi avoir égard à la nuance du feuillage des arbres, à la hauteur à laquelle ils doivent parvenir, aux formes élancées, pyramidales ou arrondies qui leur sont naturelles, et de plus, pour ceux qui sont florifères, à l’époque, à la durée et à la couleur de leur floraison. Quelques arbres fruitiers peuvent être avec avantage associés aux arbres d’ornement, notamment l’Abricotier à l’entrée des massifs du côté du midi, le Cerisier à toutes les expositions, le Néflier sur les hauteurs et le Cognassier au bord des eaux. On ne peut trop recommander aux propriétaires qui font planter un bosquet d’avoir égard aux dimensions que les arbres plantés doivent acquérir en avançant en âge. Dans le but de voir immédiatement les massifs bien garnis, on plante habituellement moitié plus d’arbres que la terre n’en pourra nourrir. On se propose, il est vrai, de sacrifier plus tard tous ceux qui se trouveront être de trop ; mais il peut arriver que ceux qui meurent faute d’espace et d’air sont précisément ceux qu’il aurait fallu conserver, de sorte que toute l’harmonie des feuillages et des floraisons, qui devait faire le charme du bosquet judicieusement planté, se trouve détruite et ne peut plus être rétablie.