Ambigu
(Cuisine). Ce n’est, à proprement parler, ni un déjeuner ni un dîner, mais il participe de l’un et de l’autre, et tient le milieu entre ces deux repas par l’heure où il est servi et par la nature des mets dont il se compose. Il arrive trop tard pour être ce qu’on appelle habituellement un déjeuner, et trop tôt pour mériter le nom de dîner. Tous les services y sont confondus en un seul, et on y sert à la fois tous les mets chauds ou froids, ainsi que le dessert tout entier. Généralement les grosses pièces sont servies froides. Les repas donnés dans l’après-midi, à l’occasion d’une noce, d’une fête, d’une grande partie de chasse, sont presque toujours des ambigus. Voy. Buffet et Souper de bal.
Voici le menu d’un déjeuner de 30 couverts servi en ambigu :
30 assiettes d’huîtres,
Jambon à la gelée,
Pâté de lièvre,
Petits pâtés feuilletés,
Maquereaux grillés,
Côtelettes de mouton,
Friteau de poulets,
Champignons à la Provençale,
Grosse brioche,
8 hors-d’œuvre variés.
Galantine de dinde,
Terrine de foies gras.
Cervelles de veau en marinade,
Filets de sole à la horly,
Biftecks aux petits pois,
Pigeons à la crapaudine,
Œufs brouillés aux truffes,
Gâteau de Pithiviers.
[Ces 12 derniers plats doivent être servis en double.]
Une grande corbeille pour le milieu,
4 compotes variées,
4 assiettes de fruits frais,
4 assiettes de petits-fours,
4 assiettes de fruits secs.
Ambigu (Jeux de cartes)
Ce jeu est un composé d’emprunts faits à la bouillotte, au whist et à d’autres jeux. Il se joue avec un jeu complet dont on a retiré les figures, c-à-d. avec 40 cartes qui conservent leur valeur naturelle, le dix étant la plus forte, l’as la plus faible. Le nombre des joueurs peut varier de deux à six. Chacun ayant mis son enjeu dans la corbeille, le donneur, après avoir fait couper à gauche, donne deux cartes, l’une après l’autre, à chaque joueur en commençant par la droite. Le premier en main a la parole, et, s’il est satisfait de ses cartes, il s’y tient ; sinon il les écarte, et le donneur lui en donne deux autres ou une seule selon qu’il le désire. Cela fait par chacun des joueurs, le donneur mêle les cartes du talon, fait couper et distribue deux autres cartes à chaque joueur. Tous ayant quatre cartes, ceux dont le jeu est satisfaisant disent : « Je m’y tiens, » les autres : « Je passe. » Chacun de ces derniers écarte alors une ou plusieurs cartes, et le donneur les remplace jusqu’à l’épuisement du talon. Si tous les joueurs passaient à la fois, le donneur aurait le droit, en doublant son enjeu, de forcer les autres joueurs de garder leur jeu, tout en conservant le droit de changer le sien. — La distribution des cartes terminée, ceux qui croient avoir beau jeu tiennent, les autres passent. Si tout le monde passe, la poule est pour le coup suivant. Si plusieurs joueurs tiennent, chacun d’eux peut relancer. Si le renvoi n’est pas tenu, celui qui a relancé gagne la poule et fait payer par chaque joueur qui a tenu le prix de la chance que présente son jeu. — Les chances sont au nombre de six, savoir : 1° Le point, qui se compose de la réunion de deux ou plusieurs cartes de la même couleur ; trois cartes l’emportent sur deux et quatre sur trois quel que soit le nombre des points ; on ne compte les points qu’en cas d’égalité pour le nombre des cartes. Celui qui gagne par le point reçoit une mise de chacun des joueurs et gagne la poule et les renvis ; 2° la prime ou réunion de 4 cartes de couleur différente : elle l’emporte sur le point ; la grande prime, c.-à-d. plus de 30 points dans les 4 cartes, gagne 3 mises ; la petite prime, c.-à-d. moins de 30 points, en gagne 2 ; 3° la séquence ou tierce, réunion de 3 cartes qui se suivent ; elle l’emporte sur la prime et le point et gagne 3 mises ; 4° le tricon ou brelan, réunion de 3 cartes semblables, p. ex., 3 dix, 3 neuf, etc., jusqu’à 3 as inclusivement : il l’emporte sur les trois premières chances et gagne 4 mises ; 5° le flux, ou réunion de 4 cartes de même couleur : il gagne 5 mises ; 6° enfin le fredon, ou réunion de 4 cartes semblables : il l’emporte sur toutes les autres chances et gagne 8 mises ; en outre, comme c’est un jeu double, car il renferme nécessairement une prime, il gagne de plus 3 ou 2 mises suivant la prime. Les autres jeux doubles (tricon et prime, flux et séquence) se payent aussi séparément. — Si plusieurs joueurs ont la chance gagnante, on gagne par les points, et, en cas d’égalité de points, l’avantage est à celui qui se trouve le plus près à droite du donneur.