Ammoniaque
(Médecine). À l’état liquide, l’ammoniaque s’emploie extérieurement comme caustique, intérieurement comme stimulant et sudorifique. Elle forme la base de l’alcool ammoniacal, de l’eau de Luce et du baume opodeldoch. — On l’a longtemps préconisée comme un spécifique contre le venin des serpents et autres animaux venimeux : il est reconnu qu’appliquée sur la plaie elle n’agit que comme caustique. Il faut avoir soin de n’administrer l’ammoniaque à l’intérieur qu’avec prudence et en l’affaiblissant avec de l’eau, car c’est un poison. On l’emploie aussi en frictions à l’extérieur et en boisson à l’intérieur, pour combattre la maladie qui se développe chez les bestiaux qui ont mangé en trop grande quantité des fourrages humides (Voy. Météorisation.) — L’ammoniaque liquide sert encore à enlever des taches produites par les acides sur les couleurs végétales.
À l’état gazeux, l’ammoniaque irrite violemment les membranes muqueuses ; elle enflamme les bronches et peut provoquer une pneumonie. Les picotements qu’on éprouve aux yeux dans les latrines mal tenues proviennent d’un dégagement abondant du gaz ammoniac. On peut l’absorber aisément à l’aide du chlore. — L’irritation produite par le gaz ammoniac dans les membranes olfactives peut être utilisée pour rappeler à la vie des personnes asphyxiées ou tombées en syncope.
Parmi les sels d’ammoniaque on emploie surtout : 1° l’acétate d’ammoniaque (esprit de Mindererus). À la dose de 30 ou 60 gouttes dans un verre d’eau sucrée, il fait disparaître les effets de l’ivresse ; 2° le sous-carbonate d’ammoniaque ; 3° le chlorhydrate d’ammoniaque ou sel ammoniac : ce sel est un poison dangereux contre lequel il n’existe pas d’antidote ; on l’emploie néanmoins comme fébrifuge ; à l’extérieur c’est un résolutif et un réfrigérant très puissant.