Appelant

(Chasse). On donne le nom d’appelants ou de chanterelles à des oiseaux que l’on tient en cage, afin que leur chant puisse faire venir les oiseaux de leur espèce en leur inspirant une perfide sécurité. — En thèse générale, l’emploi des appelants et chanterelles est prohibé par la loi (Voy. Appeau) ; toutefois leur usage peut être autorisé pour la chasse aux filets des oiseaux de passage.

Pour avoir de bons appelants, il faut les avoir de l’année précédente, et les garder avec soin pendant tout l’hiver. Quelques oiseaux chantent, dès qu’ils sont en cage, mais le plus généralement, il faut qu’ils aient eu le temps de s’accoutumer à la captivité. D ’autres pris au passage du printemps peuvent servir d’appelants en automne ; mais il ne faut pas toujours y compter. Au contraire, tous les oiseaux chantent naturellement au printemps. Après la mue, ils deviennent silencieux, ou du moins ne chantent plus. De bons appelants ne doivent point se borner à parler, ils doivent chanter : aussi pour avoir en automne des oiseaux chanteurs, il faut intervertir chez eux l’ordre de la nature. On a donc cherché à déplacer l’époque de la mue pour déplacer aussi celui du chant, et l’on y est parvenu en arrachant avec soin à l’oiseau les grosses plumes de la queue et des ailes. Quand cette opération est faite, on le met dans une cage recouverte d’un drap noir, et on le renferme dans une chambre privée de lumière et loin de tout bruit. Le travail qui rend à l’oiseau une parure nouvelle s’opère, et, lorsqu’il est achevé et que l’instant du passage est venu, les oiseaux, joyeux de revoir la lumière du jour, font entendre des roulades qui attirent dans les filets tous ceux de leur espèce. — Parmi les petits oiseaux les meilleurs appelants sont le proyer, l’ortolan et le bruant.

On donne aussi le nom d’appelants à des canards domestiques attachés par la patte à l’aide d’une ficelle, de manière qu’ils ne puissent s’éloigner de la hutte où se tient l’affûteur : leur caquetage continuel appelle les canards sauvages.