Argenture
(Connaiss. pratiques). — Procédé pour argenter toutes sortes de substances. On prépare d’abord les 2 solutions suivantes : 1° chaux caustique, 2 parties en poids ; sucre de raisin ou de miel, 5 p. ; acide racémique ou acide gallique, 2 p. ; eau distillée, 650 p. : on filtre et on conserve dans des bouteilles bien pleines et bien bouchées ; 2° azotate d’argent, 20 p. dissoutes dans 20 p. d’ammoniaque liquide et étendues de 650 p. d’eau distillée. Au moment d’opérer, on mêle avec soin les deux liquides en quantités égales et on filtre.
Pour argenter la soie, la laine, les cheveux, le lin, et autres matières fibreuses ou textiles, on les lave d’abord avec soin, puis on les immerge un instant dans une solution saturée d’acide gallique, et ensuite dans une solution de 20 p. d’azotate d’argent dans 1 000 p. d’eau distillée ; on recommence cette double immersion jusqu’à ce que l’étoffe ait une légère nuance d’argent ; on l’immerge alors dans la double solution composée indiquée ci-dessus jusqu’à ce qu’elle soit complètement argentée : on la fait ensuite bouillir dans une solution aqueuse de sel de tartre et, après l’avoir lavée, on la fait sécher.
Pour les os, la corne, le cuir, le papier, etc., on peut remplacer les immersions par des applications au pinceau.
Pour le verre, le cristal, la porcelaine, on nettoie ces substances soigneusement avec de l’eau distillée ou de l’alcool et on les traite ensuite par la solution composée, versée dans des cuvettes plates en verre, en terre ou en gutta-percha : la précipitation de l’argent a lieu en quelques heures ; on peut l’activer en élevant la température du liquide ou des objets. On lave ensuite dans l’eau distillée, et, après avoir fait sécher, on couvre le tout d’un vernis protecteur.
Pour les métaux, on les décape d’abord à l’acide azotique, on les frotte à la surface d’un mélange de cyanure de potassium et de poudre d’argent ; on les lave ensuite dans l’eau distillée et on les plonge alternativement dans les solutions n° 1 et n° 2 jusqu’à ce qu’ils soient bien argentés. Le fer a besoin d’être préalablement plongé dans une solution de sulfate de cuivre.
Ces diverses manipulations n’ont rien de difficile ni de coûteux ; un litre de liquide composé ne revient pas à 2 fr.
Argenture (Écon. domestique)
L’heureuse application de la galvanoplastie à l’argenture a complètement modifié les usages et la valeur des objets argentés. Précédemment, on ne connaissait que l’argenture au moyen d’un amalgame de mercure, ou bien le plaqué d’argent qui consistait en une mince feuille d’argent appliquée sur du cuivre ou du fer. L’argenture, par amalgame, n’était ni solide ni durable ; le plaqué avait l’inconvénient de ne pouvoir être travaillé sans alliage, de sorte qu’il était sujet à se noircir et à se couvrir d’oxyde de cuivre, pour peu qu’on apportât de négligence dans l’entretien des ustensiles en plaqué. L’argenture galvanoplastique n’a aucun de ces inconvénients ; les molécules d’argent sont déposées à un état de parfaite pureté sur les objets argentés ; ceux-ci ne peuvent jamais, par conséquent, donner lieu à une production d’oxyde de cuivre, dangereuse au point de vue de la salubrité. — Voici le prix de quelques-uns des objets les plus usuels en orfèvrerie argentée. Couverts de table, de 66 fr. à 100 fr. la douzaine ; les mêmes couverts en argent coûteraient de 5 à 600 fr. ; Couverts de dessert, de 60 à 80 fr. la douzaine ; Cuillers à café, de 18 à 25 fr. la douzaine ; Cuillers à potage, de 10 à 20 fr. la pièce ; Ronds de serviette, de 2 à 4 fr. la pièce. Un service complet en orfèvrerie argentée, pour 12 personnes, coûte de 2 à 3 000 fr., suivant la richesse du dessin ; le même service en argent coûterait de 12 à 15 000 fr.
Quand on achète de l’orfèvrerie argentée, il faut s’adresser aux maisons les plus recommandables, aux fabricants dont les produits sont avantageusement connus. Des couverts bien argentés et entretenus avec soin durent au moins 10 ans sans être notablement altérés. Lorsque cela devient nécessaire, on peut les faire réargenter : il faut alors s’adresser de préférence aux fabricants qui les ont vendus ; une bonne réargenture se paye 3 fr. par couvert.