Attelage

(Agriculture). Les cultivateurs ne s’accordent pas sur la question de savoir s’il y a avantage à se servir de chevaux plutôt que de bœufs pour les travaux agricoles. Ce qui paraît incontestable, c’est que le cheval convient mieux pour les charrois de long cours, pour le roulage proprement dit : son pied supporte mieux que celui du bœuf, les fatigues d’une route pavée ; il devra donc être employé de préférence sur les terres fortes et sur les sols pierreux ; il conviendra également pour toutes les opérations qui demandent à être exécutées avec rapidité, comme les semailles ou la rentrée des récoltes. Le bœuf au contraire sera préféré pour la charrue et pour tous les travaux qui ne sortent pas des limites de la ferme : il conviendra particulièrement pour les terres légères. Quant à la question d’économie, elle est difficile à résoudre. Le bœuf coûte moins cher sous le rapport de l’achat, de l’entretien, du harnais ; il produit plus de fumier et sa valeur va toujours en croissant jusqu’au moment où il faut s’en défaire. Mais d’un autre côté il travaille moins vite que le cheval et reste plus souvent à l’étable ; une exploitation où l’on se sert ordinairement de bœufs pour l’attelage demande un plus grand nombre de valets, et ne peut pas se passer absolument de chevaux. L’emploi simultané et bien entendu des bœufs et des chevaux paraît donc devoir présenter les plus grands avantages. Une ferme bien tenue pourra avoir un attelage de quatre chevaux pour la herse et les transports ; les labours seront exécutés par des bœufs en nombre double ou triple des chevaux : on n’en attelle que deux à chaque charrue, mais il est bon d’en avoir de rechange afin de pouvoir les ménager. — Dans la petite culture, mais là seulement, l’attelage des vaches peut être avantageux. Le petit cultivateur conduit lui-même son attelage ; il soigne ses vaches, il les ménage, et le travail qu’il exige d’elles n’est qu’un exercice salutaire qui augmente la qualité du lait si elle en diminue un peu la quantité. Dans une grande exploitation, les travaux sont trop multipliés et doivent toujours être exécutés avec célérité ; les animaux sont confiés à des mains mercenaires qui n’ont pas toujours pour eux tous les ménagements désirables ; d’ailleurs comme les vaches sont moins fortes que les bœufs, qu’à l’époque du vêlage elles exigent près de trois mois de repos, il faudrait trois paires de vaches pour une paire de bœufs.

Les bœufs s’attellent soit au joug, soit au collier. Le joug (Voy. ce mot) est moins compliqué et beaucoup moins cher que le collier ; le double joug est préférable pour dresser et maîtriser l’animal ; enfin à la charrue, les bœufs au joug, étant attelés de plus court, ont plus de force, et en même temps la charrue vacille moins. Avec le collier (Voy. ce mot), les bœufs ont les mouvements plus libres, ils peuvent marcher plus vite ; ils n’ont pas besoin d’être appareillés sous le rapport de la taille et de la force ; enfin le même chariot peut être au besoin traîné par des chevaux ou par des bœufs. Si l’on veut atteler chaque bœuf séparément au lieu de les soumettre par paires au même joug, on peut s’épargner la dépense d’un collier et le remplacer par un petit joug à chaque extrémité duquel les traits sont fixés par une courroie.

Pour la manière d’atteler les chevaux, Voy. Harnais, Harnachement.

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