Abricotier
(Horticulture). L’abricotier (Prunus armeniaca) appartient au genre prunier : on le multiplie, soit par la greffe, soit par le semis ; on le greffe sur prunier dans les terres fortes, humides, froides ou peu profondes ; sur amandier dans les terrains légers ou sablonneux, chauds et profonds ; ou bien encore sur lui-même, c.-à-d. sur des sujets obtenus de semis. L’abricotier greffé sur lui-même est plus sujet à la gomme ; aussi n’emploie-t-on ce procédé que pour changer la variété d’un sujet de plein vent jeune et vigoureux. Le genre de greffe qui convient le mieux à l’abricotier est la greffe en écusson, à œil poussant, à la sève d’août (Voy. Greffe) Les semis de noyaux d’abricots donnent souvent des sujets dont les fruits sont égaux ou supérieurs à ceux des arbres greffés ; ceux dont le fruit est sans valeur reçoivent la greffe des bonnes espèces.
L’abricotier se plante mieux en automne qu’au printemps, à cause de l’extrême précocité de sa floraison. Les terres de bonne qualité, plutôt calcaires que trop argileuses, sont celles qui lui conviennent le mieux. Son bois très-gommeux est fragile et sujet à se rompre sous l’effort d’un vent violent, surtout quand les rameaux sont chargés de fruits. C’est pourquoi l’abricotier à haute ou moyenne tige, en plein vent, demande une position plus ou moins abritée. Les abricotiers de plein vent sont toujours ceux qui donnent le meilleur fruit ; les arbres des mêmes espèces en espalier donnent des fruits plus beaux et plus abondants, mais moins savoureux. Sous le climat de Paris, l’abricotier fleurit de si bonne heure au printemps que la mauvaise saison empêche la fleur de nouer, à peu près régulièrement 4 années sur 5 ; on n’obtient une pleine récolte d’abricots que tous les 5 ans. Depuis quelques années on plante beaucoup d’abricotiers en espalier à l’exposition du nord et de l’ouest ; ils y fleurissent plus tard, et donnent ainsi des produits plus certains, mais de moins bonne qualité.
L’abricotier en plein vent ne se taille presque pas ; on ne le taille que pour le débarrasser du bois mort. Il faut néanmoins le conduire dans les premières années de sa croissance, afin de lui former une bonne charpente sur 3 ou 4 branches régulièrement écartées entre elles. Pendant 2 ou 3 ans on maintient au moyen de morceaux de bois fixés par des attaches d’osier les branches principales de la charpente au degré d’écartement nécessaire. Par ce moyen, la tête, au lieu d’être irrégulière et confuse, prend une forme normale, et les branches à fruits reçoivent sans obstacle dans toutes les directions l’air et la lumière. Après cette première période, l’abricotier en plein vent peut être livré à lui-même. L’excès de la gomme fait souvent périr de grosses branches qui se refont d’elles-mêmes, par des bourgeons qui sortent au-dessous de la partie morte ; celle-ci doit être retranchée jusqu’au vif. — En espalier, l’abricotier reçoit ordinairement la forme en éventail ; c’est celle qui lui convient le mieux. L’éventail est commencé par deux écussons posés sur le sujet en regard l’un de l’autre, soit dans la pépinière, soit après que le sujet a été planté au pied de l’espalier. On doit avoir soin de former les membres extérieurs les premiers et de ne laisser prendre aux membres intérieurs que successivement la forme qu’ils doivent acquérir. Les productions fruitières de l’abricotier ne peuvent supporter une taille trop courte qui détruirait la plus grande partie de la récolte (Voy. Taille). Lorsque l’abricotier est conduit en éventail sur quatre branches principales, il faut que ces branches soient largement espacées entre elles, afin que le jeune bois et les branches à fruits puissent y être palissés sans confusion.
Les espèces d’abricotiers les plus répandues sont désignées par les noms de leur fruit ; les plus estimées sont : dans le midi, au delà de la Loire, l’abricot-alberge ; sous le climat de Paris, l’abricot précoce ou abricotin, l’abricot-pêche, préféré à tous les autres pour l’espalier, l’abricot de Meudon, l’abricot anglais dit moorpark, et l’abricot de Nancy, le meilleur et le plus productif de tous.