Abat-foin
(Économie rurale). L’usage de l’abat-foin entraîne beaucoup d’inconvénients. Le plus grave est de laisser pénétrer dans le grenier par les fentes de la trappe toujours mal fermée, ou bien ouverte à tout moment, les émanations résultant de la respiration et de la transpiration des bestiaux, ce qui communique aux fourrages des propriétés malsaines. D’un autre côté, les domestiques chargés de soigner les animaux ne veulent pas se donner la peine de les rationner. S’il existe un abat-foin, ils l’ouvrent à tout propos et remplissent continuellement le râtelier, pour que les animaux aient jour et nuit le fourrage à discrétion. Il en résulte d’abord qu’une grande partie du fourrage est tirée du râtelier, jetée à terre et foulée aux pieds en pure perte par le bétail, et ensuite que les bestiaux sont condamnés à la disette entre la fin de la provision de fourrage sec et le commencement de la consommation du fourrage frais. Le meilleur moyen de parer à ces inconvénients, c’est de mettre le bétail à la ration, et de ne lui distribuer que des fourrages hachés, en mélange avec les pailles également hachées et les racines fourragères coupées en tranches. Dans les fermes où l’on ne peut adopter cette méthode, il est toujours facile de supprimer l’abat-foin et de lui substituer une ouverture communiquant avec un local dans lequel les émanations de l’étable ou de l’écurie ne puissent pénétrer.