Albran ou Alebran
(Chasse). On désigne sous ce nom le caneton sauvage né dans nos contrées. Le caneton peut nager en sortant de sa coquille, mais il reste fort longtemps sans que ses ailes soient assez longues pour le porter : au mois d’août, lorsqu’il a déjà trois mois, il a atteint la moitié de sa grosseur, et cependant ses plumes ne peuvent pas encore le soutenir en l’air. Dès qu’il peut voler, on dit qu’il est albrené, c.-à-d. qu’il est devenu canard. — La chasse de l’albran est très amusante, parce qu’il ne peut fournir de longs vols ni s’éloigner beaucoup de l’endroit où il est né ; il suffit donc, pour le retrouver, de faire le tour de la pièce d’eau en battant soigneusement les touffes de joncs et de roseaux. Si l’on parvient à tuer la mère, il est facile de prendre toute la couvée. On peut aussi mettre sur l’étang une cane domestique, et, pour empêcher qu’elle ne s’éloigne, lui attacher à la patte une ficelle dont on fixe l’autre bout à un petit piquet enfoncé au fond de l’eau. En entendant celle-ci caqueter, les albrans la prennent pour leur mère ; ils s’approchent sans défiance et viennent s’exposer aux coups des tireurs.