Algue marine
1° (Économie rurale). Voy. Goémon et Varech. — 2° (Écon. domestique). Des expériences ont constaté que l’algue marine, et principalement l’algue fine qui abonde dans tous les étangs salés du midi de la France, peut être utilement employée dans la construction des habitations. L’algue est très mauvaise conductrice du calorique, et par conséquent elle préserve également de la chaleur et du froid ; pressée dans une certaine épaisseur, elle s’oppose à la sonorité et garantit du bruit ; elle est à peu près incombustible, ou du moins ne donne jamais de flamme, et si le feu parvient à s’en emparer, il s’éteint presque aussitôt ; enfin, par sa nature et grâce à l’espèce de vernis qui la recouvre, l’algue marine repousse les insectes et offre, par conséquent, un moyen de prévenir ou d’écarter leur invasion. Il suit de là qu’une couche plus ou moins épaisse de cette substance placée sous la toiture des habitations, entre le plancher et la couverture (ardoises, tuiles ou zinc), formera comme un matelas qui repoussera également la chaleur et le froid. De même une couche d’algue, placée entre le plancher et le plafond qui séparent 2 étages, aura pour effet d’amortir considérablement la sonorité, et de mettre à l’abri du bruit les habitants de l’étage inférieur et de l’étage supérieur. — L’algue, avant d’être employée, doit être plongée dans l’eau douce, où on la laisse séjourner quelque temps pour la débarrasser du sel qui serait une cause d’humidité. Après ce lavage, il faut attendre qu’elle soit complètement sèche avant de s’en servir. Quant aux moyens de l’employer, ils n’offrent aucune difficulté, et les procédés peuvent s’appliquer à toute espèce de constructions. On comprend combien ces abris légers, économiques, seraient surtout utiles pour les chambres situées immédiatement au-dessous des toits, pour les habitations qui n’ont qu’un étage, pour les baraques militaires, enfin pour les ateliers de grands travaux et les exploitations rurales. Quant au prix d’achat de l’algue marine, il est si minime qu’on peut se dispenser de le faire entrer en ligne de compte. — Voy. aussi Zostère.