Appât
(Chasse). La loi sur la police de la chasse a défendu seulement l’usage des appâts qui empoisonnent ou qui enivrent le gibier ; mais il est parfaitement licite de répandre des grains ou toute autre substance propre à attirer les oiseaux, ou bien de traîner des chairs ou des substances odorantes qui puissent conduire les animaux voraces aux pièges qu’on leur a tendus. Les appâts agissent sur le sens de la vue et sur celui de l’odorat ; il ne faut donc pas les confondre avec les appeaux qui n’agissent que sur celui de l’ouïe.
Outre les appâts ordinaires, tels que le blé, le chènevis, les vers de terre, les baies de genièvre, etc., les oiseleurs se servent souvent d’appâts factices qui réussissent avec un égal avantage. Ainsi on attire les corbeaux, les corneilles et les pies avec de petits morceaux de drap rouge imitant un morceau de chair ; on prend les grives avec des boulettes de cire colorées et réunies en grappe, sous forme de baies, etc.
Appât (Pêche)
Pour engager le poisson à mordre à la ligne, on place sur l’hameçon un insecte ou un échantillon d’une des substances alimentaires que l’expérience a démontrée le plus susceptible d’exciter la gourmandise de la proie que l’on recherche. Il existe pour chaque espèce de poisson des appâts particuliers ; ils seront indiqués dans les articles consacrés à chacune d’elles. Quant aux appâts le plus ordinairement employés, il suffira de citer : le ver rouge, lombric ou ver de terre, l’asticot ou ver de viande, les vers blancs ou jaunes qui rongent les fleurs ou les fruits, certaines graines végétales, le blé cuit, le chènevis, les fèves, etc., et pour les espèces de proie de petits poissons vivants, des crustacés ou de la viande. En général, les appâts les plus odorants (et non pas toujours les mieux odorants) sont ceux qui, dans la pratique, donnent les meilleurs résultats. Les excréments des animaux attirent singulièrement les poissons ; le musc a la même propriété, et beaucoup de pêcheurs n’hésitent pas à employer cette drogue assez chère pour parfumer les vers de terre dont ils se servent comme d’appât. Quel que soit, au surplus, l’appât dont on fait usage, on doit avoir soin, surtout s’il est d’une consistance un peu dure, de laisser sortir au dehors la pointe de l’hameçon de telle sorte qu’au moindre effort elle puisse entrer dans les téguments de la bouche. Pour certaines espèces de poissons on entoure les hameçons de plumes et de morceaux d’étoffes de couleurs tranchantes figurant, à peu près, une mouche ou un papillon. (Voy. mouche artificielle.) — Voy. aussi amorce.
La loi du 15 avril 1829 porte, art. 25 : « Quiconque aura jeté dans les eaux des drogues ou appâts qui sont de nature à enivrer le poisson ou à le détruire, sera puni d’une amende de 30 à 300 fr., et d’un emprisonnement de 1 à 3 mois. »