Argile

(Agriculture). L’argile est, avec le sable ou silice et le calcaire, un des principaux éléments d’une terre arable, c.-à-d. propre à la culture. Les terrains argileux, c.-à-d. dans lesquels il y a plus de 60 p. 100 d’argile, constituent ce que les cultivateurs appellent des terres fortes. (Voy. Terrain et Sol). — L’argile se reconnaît aux caractères suivants : elle est sèche, elle absorbe facilement l’humidité, happe à la langue, c.-à-d., s’y attache avec force ; lorsqu’elle contient une assez grande quantité d’eau, elle devient tenace et adhérente, on peut alors la pétrir et lui donner toute espèce de forme ; une fois saturée d’eau, elle ne s’en laisse plus pénétrer : c’est cette propriété de l’argile qui rend quelquefois humides à l’excès certaines terres ; un banc d’argile trop près de la surface du sol occasionne des amas d’eau stagnante dans les champs, parce que l’eau, ne pouvant plus pénétrer dans le sol, demeure au-dessus de la couche d’argile jusqu’à ce qu’elle soit évaporée. L’argile saisie par la gelée, pendant qu’elle est imbibée d’eau, se crevasse ; par la chaleur, lorsque l’eau qu’elle avait absorbée s’est évaporée, elle devient plus ou moins dure, perd une partie de son volume et se crevasse encore.

L’argile est un précieux amendement pour les terres sableuses qui manquent de consistance ; très souvent, les terres de cette nature reposent sur des bancs d’argile faciles à exploiter. C’est à l’entrée de l’hiver, autant que possible, qu’on transporte l’argile dans les champs ; elle est épandue au printemps, après qu’elle a été rendue friable par les intempéries de la mauvaise saison. La dose peut varier depuis 50 jusqu’à 200 mètres cubes par hectare, suivant que l’argile est plus ou moins compacte et aussi selon la nature plus ou moins légère du sol. Il importe de la bien diviser et de la mêler soigneusement à la couche superficielle par un labour et deux hersages. L’argile brûlée et réduite en poudre est aussi un bon amendement pour les terres légères.

Argile commune. Voy. Terre glaise.