Cautérisation
(Médecine). La cautérisation immédiate est le seul procédé efficace pour prévenir le développement de l’hydrophobie chez les personnes mordues par un animal enragé, et pour neutraliser les effets du venin de la vipère. C ’est aussi, dans les pays chauds, par la cautérisation qu’on sauve, quand elle est pratiquée à temps, la vie des gens mordus par le crotale ou serpent à sonnettes. On pratique la cautérisation par l’application d’un morceau de fer ou de cuivre chauffé au rouge blanc. Il ne faut pas craindre, surtout en cas de morsure par un animal enragé, de brûler à fond, et un peu au-delà de la partie mordue : la douleur qu’on fait éprouver dans ce cas ne peut pas être prise en considération ; il faut brûler partout où il y a des traces de morsures, même là où la peau ne paraît pas entamée. Pour la morsure de la vipère, la cautérisation par l’ammoniaque liquide est préférable. En effet, si l’on est mordu par une vipère dans les bois ou en pleine campagne, avant qu’on soit arrivé jusqu’à un lieu habité, où il n’est même pas certain qu’on trouve du feu allumé, il s’écoulera un temps beaucoup trop long, et la cautérisation par brûlure manquera son effet. On ne peut trop insister auprès de ceux qui habitent des localités où les vipères sont communes, pour qu’ils prennent l’habitude salutaire de ne point aller au bois ou aux champs sans être munis d’un flacon d’ammoniaque liquide ; c’est le seul moyen de pouvoir, en cas de morsure, cautériser sans perte de temps, et de faire disparaître tout danger. Dans les mêmes localités, les bergers ne doivent pas manquer de prendre la même précaution, tant pour eux que pour leurs chiens et leurs moutons, qu’ils doivent toujours être en mesure de secourir en temps utile. — Il ne faut jamais pratiquer la cautérisation, soit sur l’homme, soit sur les animaux, avec des caustiques qui sont en même temps de violents poisons, tels que le sulfate de cuivre (vitriol bleu), l’arsenic et le sublimé corrosif. Appliqués sur une plaie vive, ces caustiques passent dans la circulation, et alors la cautérisation donne lieu à un empoisonnement souvent mortel. — Quant aux cautérisations à opérer dans le traitement des plaies, ulcères, blessures, etc., c’est le médecin seul qui peut et qui doit les pratiquer.