Cèdre

(Arboriculture). Le Cèdre du Liban est le plus célèbre des arbres résineux. Ses rameaux s’étendent horizontalement à une grande distance du tronc, qui acquiert quelquefois plus de 10 mèt. de circonférence sur une hauteur de 30 mèt. ; l’espace couvert par l’ombre de cet arbre est aussi étendu en diamètre que l’arbre lui-même l’est en hauteur. Le Cèdre est ordinairement employé comme arbre d’ornement ; il est également propre à former des futaies et des massifs dans les terrains graveleux, un peu secs, où il se plaît spécialement. Il résiste à nos hivers les plus rigoureux, mais il faut avoir soin de l’abriter les deux ou trois premières années.

La lenteur avec laquelle croît ce bel arbre et les soins que réclame le jeune plant sont cause qu’il est peu répandu dans nos bosquets et nos parcs, bien que tous les sols suffisamment profonds lui conviennent, et que la disposition horizontale de ses branches lui donne un effet pittoresque supérieur à celui des autres arbres conifères. La première difficulté consiste à détacher les graines des cônes sans les briser, pour les semer : le Cèdre ne se multiplie que de semis. Habituellement, on perce avec une forte vrille l’axe du cône, après quoi les écailles se séparent assez facilement. Un autre moyen plus sûr et plus simple, c’est de laisser les cônes sur l’arbre jusqu’à ce qu’ils s’ouvrent naturellement sous l’influence de la chaleur du printemps. Alors les écailles tombent emportant avec elles chacune une graine déjà germée par suite de l’humidité atmosphérique qui s’était introduite entre elles ; il n’y a qu’à les ramasser et à les semer sous châssis tiède, dans des terrines ou des caisses remplies de terreau et de sable fin mélangés : on recouvre très peu ces graines, et on les arrose de temps en temps, en évitant d’exposer le jeune plant à un soleil trop ardent. Le Cèdre doit être cultivé 4 ans en pot, tous les ans on le rempote au printemps dans des pots plus spacieux, en ayant soin de ne pas briser la motte. À 5 ans, mieux au printemps qu’en automne, le Cèdre peut être mis en place en pleine terre, avec la précaution de lui garnir le pied de paille pendant les 2 ou 3 premiers hivers qu’il passe à l’air libre. Livré à lui-même, il se bifurquerait près de terre ; il doit être élagué, afin de favoriser la formation de la flèche ou tige principale qu’il faut soutenir avec un bon tuteur jusqu’à ce qu’elle ait pris assez de solidité pour ne pas dévier de la ligne verticale : cette flèche offre une remarquable particularité, c’est qu’elle est constamment inclinée vers le nord.

On cultive aussi, avec les mêmes soins, comme arbre d’ornement, le Cèdre Déodora de l’Himalaya, à rameaux flexibles légèrement retombants ; ce Cèdre perd ses aiguilles en hiver ; il craint le froid ; il ne faut le planter que dans une situation abritée, à l’exposition du midi. La graine du Déodora est rare ; on le multiplie principalement de boutures à l’étouffée, sous châssis chaud. On peut aussi le greffer sur le cèdre du Liban.

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