Chaussures

(Hygiène, Écon. domest.). On peut être élégamment et proprement chaussé, sans se soumettre à la torture que font subir les chaussures trop étroites, qui ont pour effet de déformer les orteils et de produire des cors et autres incommodités douloureuses, souvent très difficiles à guérir. Quelle que soit l’espèce de chaussure qu’on adopte, souliers, brodequins, bottes ou bottines, il convient qu’elle soit assez longue pour que l’extrémité, plutôt arrondie que pointue ou carrée, dépasse un peu l’extrémité des orteils. La largeur de la semelle doit être au moins celle de la plante du pied. Le talon sera peu élevé ; avec des talons trop hauts, la marche est incertaine, surtout sur le pavé des rues, et on est plus exposé aux chutes et aux entorses. Pendant l’été, les chaussures qui conviennent le mieux pour les femmes sont les souliers en peau mince, en peau anglaise, p. ex., ou des brodequins en étoffe légère ; pendant l’hiver, des brodequins ou bottines en drap et à double semelle. Pour les hommes, les souliers découverts, avec ou sans guêtres d’une étoffe légère, sont aussi une chaussure très convenable pendant l’été : les souliers forts et couverts, avec guêtres d’une étoffe solide, les brodequins dont les parties montantes sont en drap suffisamment épais, et surtout les bottes à double semelle ou avec semelle de liège, constituent la chaussure d’hiver. Pour les hommes comme pour les femmes, c’est une bonne précaution que de mettre par-dessus la chaussure habituelle des caoutchoucs dans les temps très humides ou pluvieux, et, pendant les gelées, des chaussons de lisière garnis d’une semelle de buffle. Ces conseils hygiéniques s’appliquent également aux enfants dans la mesure de leur âge, et en ayant égard à la délicatesse de leurs pieds. Les sabots, munis intérieurement d’épais chaussons drapés, garantissent très bien de l’humidité et du froid, mais il faut une assez longue habitude pour marcher facilement et sûrement avec une semblable chaussure. Toutefois, les sabots sont très utiles à la campagne, quand on ne veut que les chausser momentanément par-dessus la chaussure pour une promenade ou une petite course, alors que la terre est détrempée par la pluie.

Pour rendre les chaussures imperméables à l’eau, on emploie divers procédés. — 1° On mélange et on fait bouillir dans un pot de terre 125 gr. de cire jaune, même quantité de suif de mouton, 5 gr. de résine et un demi-litre d’huile d’œillette. Quand ce mélange est encore tiède, on en étend, au moyen d’une brosse ou d’un pinceau, ou simplement avec un tampon de linge, une couche assez épaisse sur les chaussures qui doivent être parfaitement sèches au moment de l’opération. — 2° On mélange et on fait fondre ensemble, en remuant le mélange, 250 gr. de suif de bœuf en branche, 60 gr. de graisse de porc et 30 gr. de chacune des substances suivantes : huile de térébenthine, cire jaune, huile d’olives. On emploie cette composition de la même manière que la précédente. On l’étend sur les chaussures qu’on aura d’abord exposées un moment et de loin à un feu clair, et on en frictionne assez fortement le cuir pour que la graisse, en le pénétrant, le rende tout à la fois imperméable et souple. Cette composition se conserve bien dans un pot de grès ou de faïence, sans s’altérer ; mais comme elle se durcit, il faut la faire fondre chaque fois qu’on veut s’en servir. Les deux procédés indiqués ci-dessus conviennent principalement pour les chaussures à l’usage des chasseurs. — 3° Le procédé suivant peut s’appliquer à toute espèce de chaussures, grossières ou fines, aussi bien aux chaussures d’hommes qu’à celles de femmes et d’enfants. On fait fondre dans un pot de terre vernissée, placé près du feu, une certaine quantité de bon goudron, en y ajoutant un peu de gomme élastique coupée en lames minces et préalablement ramollie au-dessus de la vapeur d’eau chaude. On remue le mélange avec une cuiller de bois, et, quand la gomme est parfaitement dissoute, on applique, au moyen d’un pinceau, une couche de ce mélange encore chaud sur la première semelle de la chaussure qu’on tient près du feu. On enduit d’abord la couture, en ayant soin de laisser le long du bord un petit espace non recouvert ; ensuite on enduit toute la surface, et on renouvelle cette opération jusqu’à ce que la couche ait à peu près l’épaisseur de deux cartes à jouer. Il ne reste plus ensuite qu’à laisser sécher la chaussure.

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