Coqueluche

(Médecine domestique). Bien que cette maladie, à laquelle peu d’enfants échappent pendant leurs premières années, soit rarement dangereuse, elle est longue et pénible, et la prudence exige qu’on prenne contre elle certaines précautions ; car la coqueluche se communique principalement par l’haleine, non seulement d’un enfant à un autre, mais encore d’un enfant à une grande personne. — Dans les quinze premiers jours qui suivent son invasion, la coqueluche peut être prise pour un simple rhume ; elle n’offre pas d’autres caractères que ceux d’une affection catarrhale. Le symptôme le plus tranché de cette affection, et auquel du reste il est impossible de se méprendre, consiste en quintes de toux prolongées, accompagnées de suffocation, et imitant en quelque sorte le chant du coq. La fréquence des quintes constitue ce qu’on nomme la période spasmodique de la coqueluche, à laquelle succède la période de déclin et la cessation de la maladie.

C’est pendant la période spasmodique qu’il importe de combattre les quintes par l’emploi des pectoraux et des calmants : en livrant la maladie à elle-même, elle finirait par se guérir ; mais les efforts du malade pendant les quintes violentes, pourraient aussi donner lieu à une hernie inguinale. — Dans la période de déclin, les toniques et les légers excitants, employés d’une manière convenable, hâtent la guérison. Chez les enfants faibles et épuisés par la longueur de la maladie, on fait succéder avec avantage au régime lacté et aux boissons délayantes les décoctions de quinquina, de lichen d’Islande, l’infusion de serpolet ou de lierre terrestre, les eaux minérales de Bonnes, un régime fortifiant et principalement composé de viandes rôties. L’usage du lait d’ânesse, et quelquefois même un cautère ou un vésicatoire placé au bras parviennent à mettre fin à la maladie, lorsqu’elle se prolonge trop longtemps.

La durée habituelle de la coqueluche est de plusieurs mois. Les sirops, les pâtes et la plupart des autres compositions pectorales, offertes au public comme remèdes certains contre la coqueluche, ne sont en réalité que des adoucissants. Quand la coqueluche donne lieu à des accès violents de toux qui rendent les enfants sérieusement malades, les vomitifs et le sirop de belladone peuvent être employés pour en diminuer l’intensité, mais ils ne doivent être administrés que sur la prescription du médecin.

Pour rendre les quintes moins pénibles, il faut placer l’enfant dans une position assise, en ayant soin de lui tenir la tête un peu relevée et soutenue avec la main appuyée sur le front. On parvient aussi quelquefois à extraire avec le doigt les mucosités qui s’accumulent dans la bouche. De plus, si l’on peut faire boire le malade à petits coups pendant la quinte, on en abrège singulièrement la durée et l’intensité. Pour boisson, on donne une infusion de fleurs de violettes ou de mauve, ou de coquelicot, à laquelle on peut ajouter quelques cuillerées d’une potion gommeuse ou d’un looch blanc. Un régime doux et l’habitation d’un local où règne habituellement une bonne température, secondent l’emploi de ces moyens. — Un moyen d’un effet plus prompt, mais qu’il n’est pas toujours possible de mettre en usage, c’est le déplacement. Souvent, un enfant est guéri en quelques jours de la coqueluche, rien que pour avoir quitté le lieu de son habitation pour en occuper un autre, fût-ce dans un autre quartier de la même ville ; ou du moins, si la guérison n’est pas complète, il se manifeste presque aussitôt une amélioration notable. On devra donc faire passer les malades d’un quartier dans un autre, et mieux, les transporter à la campagne, lorsqu’ils habitent la ville, ou les faire voyager, surtout en passant du nord au midi. Quant aux moyens préservatifs, il n’y en a pas d’autres que l’isolement. — Voy. Supplément.

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