Corde
(Jeux d’enfants). Pour les jeunes filles comme pour les garçons, le saut à la cordeest un exercice excellent qui, pris dans une certaine mesure, développe à la fois les muscles de la poitrine et ceux des bras et des jambes. Il y a la petite corde et la longue corde qui constituent deux exercices tout différents.
Avec la petite corde, qu’il fait tourner lui-même en la tenant par les deux petites poignées de bois fixées à chacun des bouts, le joueur peut exécuter, soit en courant, soit en restant en place, des mouvements et des pas très divers. Tantôt il tient les deux pieds serrés l’un contre l’autre, et sautant en place au moment précis où la corde effleure la terre, il la fait passer sous ses deux pieds qui s’élèvent et s’abaissent ensemble. Bientôt la corde change de direction ; elle n’est plus projetée en avant, mais en arrière, et alors elle passe d’abord sous les talons et non sous la pointe des pieds comme tout à l’heure. Dans cet exercice le joueur varie encore ses mouvements en sautant alternativement tantôt sur un pied, tantôt sur l’autre. Ce n’est pas tout : il croise les bras sur la poitrine, pour les développer aussitôt qu’il a sauté, les croiser de nouveau, sauter encore, et former ainsi avec la corde qui continue à passer régulièrement sous les pieds ce qu’on appelle des croix de Malte ou de chevalier. Enfin il y a les doubles tours et les triples tours qui consistent à faire passer, avec une grande rapidité, 2 ou 3 fois la corde sous les pieds pendant le court moment où ils quittent la terre. Les doubles tours, et surtout les triples tours sont plutôt des tours de force qu’un exercice salutaire, et les enfants encore un peu jeunes ou un peu délicats feront bien de s’en abstenir. Les garçons, aussi bien que les jeunes filles, peuvent, en sautant à la petite corde, lutter d’adresse et d’agilité : tous les joueurs partent ensemble du même point, et le vainqueur est celui qui en courant, et sans que le mouvement de la corde ait été arrêté, arrive le premier à un but qu’on a fixé d’avance.
Pour la longue corde, les joueurs, jeunes filles ou garçons, peuvent se réunir en assez grand nombre. Deux d’entre eux tiennent la corde chacun par un bout et la font tourner ni trop lentement, ni trop vite et de manière qu’à chaque tour elle effleure le sol. Un premier joueur saisit le moment où la corde est en l’air au plus haut de sa course pour entrer dans le jeu, et il saute soit sur les deux pieds, soit tantôt sur un pied, tantôt sur l’autre. Quand il veut sortir, il profite du moment où la corde vient de passer sous ses pieds pour s’enfuir du côté opposé à celui par lequel il est entré. Mais il ne faut pas qu’il se laisse atteindre par la corde qui revient sur elle-même ; car il serait condamné à remplacer un des joueurs auxquels est échue la tâche de tourner la corde : la punition serait encore la même si, en sautant, il arrêtait maladroitement avec ses pieds ou avec toute autre partie de son corps, ou avec ses vêtements le mouvement continu de la corde. Souvent , pour donner à cet exercice un peu plus d’animation, plusieurs joueurs entrent à la fois dans le jeu et sautent ensemble ; après quelques tours ils sortent pour faire place à de nouveaux rentrants, et dans ce mouvement continuel d’entrées et de sorties, il y a presque toujours quelques faux pas, quelques maladresses qui permettent à ceux qui faisaient danser les autres en tournant la corde de venir à leur tour prendre part à la danse. On peut aussi, en jouant à la longue corde, organiser une partie régulière. On convient, par exemple, que chaque joueur tournera à son tour la corde, et à son tour aussi entrera dans le jeu pour sauter : celui-là sera déclaré vainqueur qui, en une seule fois, aura accompli, en sautant et sans commettre de faute, le plus grand nombre de tours.
Cordes (Gymnastique)
Dans les exercices gymnastique on fait usage de cordes à nœuds et de cordes lisses. Les exercices qu’on exécute au moyen de ces cordes développent singulièrement la force des bras, et ils ont de plus l’avantage de trouver une utile application dans diverses circonstances de la vie. Voici d’abord comment il faut procéder pour grimper à une corde à nœuds et en descendre. On saisit la corde le plus haut possible, les mains placées l’une au-dessous de l’autre et réunies ; on élève le corps en faisant effort sur les bras, les talons réunis et les jambes pendantes : les pointes des pieds s’ouvrent à la rencontre de chacun des nœuds, sur lesquels on prend, avec les pieds, un point d’appui ; on saisit ensuite la corde avec les mains à un point plus élevé. Ce sont ces mouvements alternatifs des pieds et des mains qui déterminent l’ascension du corps jusqu’à l’extrémité de la corde. Pendant cet exercice, on doit éviter les secousses et les saccades. On descend d’après les mêmes principes. — La corde lisse, soit pour monter, soit pour descendre, offre un peu plus de difficultés que la corde à nœuds. Il faut enlacer la corde avec la jambe droite qu’on fait passer en dehors, de droite à gauche, et de manière que la corde, en contournant la jambe, presse le mollet et s’appuie sur le cou-de-pied ; on serre fortement la corde en plaçant la plante du pied gauche sur le cou-de-pied droit, pour prendre un point d’appui au moyen duquel on puisse saisir avec les mains la corde à un point plus haut ; on élève de nouveau le corps en faisant effort sur les bras et en laissant glisser la corde entre les jambes, et enfin on serre de nouveau la corde avec les pieds. Ces mouvements alternatifs des pieds et des mains déterminent l’ascension du corps jusqu’à l’extrémité de la corde. Pour descendre on laisse glisser la corde entre les pieds, en portant alternativement les mains l’une au-dessous de l’autre.
Cordes d’instruments (Connaissances pratiques)
Les qualités qu’une corde d’instrument (à boyau) doit avoir pour être parfaite sont la résistance, la qualité du son, la justesse des quintes pour les instruments doigtés, la transparence et la blancheur : ces divers avantages dépendent des soins qu’on a apportés à la préparation des intestins. — L’expérience ayant démontré qu’une corde doit soutenir une tension double de l’ordinaire pour qu’elle puisse tenir l’accord pendant plusieurs jours, il est bon qu’une corde puisse supporter une tension d’au moins 13 kilogr. ; la qualité du son et la justesse des quintes ne peuvent être appréciées que par les artistes. Pour la transparence et la blancheur, voici ce qui est à remarquer : les bonnes chanterelles doivent être transparentes, unies et régulières en grosseur, mais pas trop blanches, ce qui prouverait qu’elles ont été faites avec des intestins d’agneaux trop jeunes : les autres cordes, au contraire, doivent être blanches et molles.
Corde (Mesures)
Dans les ventes en gros qui ont lieu dans les forêts et sur les ports, la corde est encore bien souvent l’unité de mesure pour les bois, et comme cette base varie suivant les localités, il est bon de connaître les principales cordes usitées dans le commerce de Paris :
La corde des eaux et forêts, dite corde d’ordonnance, vaut : 3 stèr., 8
La corde de grand bois : 4 stèr., 4
La corde port : 4 stèr., 8
La corde de bois représente
sur la rivière de Cure : 4 stèr., 9
sur l’Oise, l’Aisne, la Seine, les canaux (Montargis excepté) : 5 stèr., 0
sur la Marne, l’Ourcq, le Morin : 4 stèr., 8
sur les ports de Clamecy, Briançon, Sery, Sens et Villeneuve-sur-Yonne : 4 stèr., 7
sur les autres ports de l’Yonne : 4 stèr., 6
sur le port de Montargis : 5 stèr., 3