Cotillon

(Danse). Pour former un cotillon, final obligé de toute soirée dansante, tous les danseurs s’assoient autour du salon, en se rangeant par couples, la dame à droite, sans laisser d’intervalle entre les sièges. Le cotillon se compose de valse seule, ou de valse mêlée de polka ou de mazourque, comme l’on veut. Un cavalier, dit cavalier conducteur, se charge de diriger toute la danse et commence par faire avec sa dame le tour du salon en valsant ; les autres couples le suivent en reviennent successivement à leur place. Le premier couple se lève de nouveau et exécute une figure de son choix que les autres couples doivent exécuter après lui, et ainsi de suite jusqu’à la fin du cotillon. Le devoir du cavalier conducteur ne consiste pas seulement à imaginer des figures ; il doit diriger l’orchestre et surveiller en même temps les autres couples, avertir, en frappant des mains, les couples retardataires et arrêter de même ceux qui valseraient trop longtemps.

Le nombre des figures dont peut se composer le cotillon est infini. Nous donnerons les principales par ordre alphabétique.

Le berceau. Quatre couples ou davantage partent ensemble et vont former un rond général au milieu du salon. Quand le rond est formé, dames et cavaliers se retournent, sans se quitter les mains, et se trouvent dos à dos. Un nombre égal de couples vient former un nouveau rond autour du premier, mais sans se retourner. Alors les cavaliers des deux ronds lèvent les mains et, les donnant à leurs vis-à-vis, forment ainsi une sorte de berceau circulaire que les dames parcourent rapidement en partant par la gauche et en se tenant les mains. Au signal donné, les bras des cavaliers s’abaissent et les dames valsent avec celui devant qui elles se trouvent.

Les cercles jumeaux. Quatre couples partent ensemble ; puis chaque cavalier va choisir un cavalier et chaque dame une dame. Les cavaliers forment un rond et les dames un autre : le cavalier conducteur se place dans le rond des dames, et sa dame dans le rond des cavaliers. Les deux ronds tournent à gauche avec rapidité ; au signal donné, le cavalier conducteur choisit une dame pour valser avec elle ; sa dame en fait autant avec un cavalier, et les deux ronds se développant sur une seule ligne vis-à-vis de l’autre, chacun valse avec son vis-à-vis.

Le changement de dames. Deux couples partent en valsant ; après avoir tourné un instant, ils se rapprochent et les cavaliers changent de dames sans perdre le pas, ni la mesure ; chaque cavalier reprend ensuite sa dame et la reconduit à sa place.

Le chapeau. Le cavalier conduit une dame au milieu du salon et lui remet un chapeau. Tous les cavaliers viennent former un rond autour de la dame le dos tourné vers elle, et tournent rapidement par la gauche. La dame place alors le chapeau sur la tête de l’un des cavaliers et celui-ci fait un tour de valse avec elle pendant que les autres regagnent leur place.

Le chapeau magique. Le premier couple part en valsant. Le cavalier remet à sa dame un chapeau que celle-ci va présenter à plusieurs dames en les invitant à y déposer un objet quelconque. Elle présente ensuite le chapeau à autant de cavaliers qui prennent un des objets qu’il renferme, et qui vont valser avec la dame à laquelle cet objet appartient.

La chasse aux mouchoirs. Trois ou quatre couples partent ensemble, et les cavaliers laissent leurs dames au milieu du salon un mouchoir à la main. Tous les cavaliers viennent former un rond autour de ces dames et tournent rapidement à gauche le dos tourné vers elles. Les dames lancent leurs mouchoirs en l’air et valsent avec ceux des cavaliers qui s’en saisissent.

Les colonnes. Un couple ou deux partent ensemble et les cavaliers laissent leurs dames au milieu du salon. Ils prennent ensuite un cavalier qu’ils placent dos à dos avec leur dame, puis une dame qu’ils placent vis-à-vis du cavalier, et ainsi de suite jusqu’à ce que la colonne soit suffisamment longue et en ayant soin de terminer par une dame. Au signal donné, chacun se retourne et valse avec son vis-à-vis.

La contredanse. Quatre couples se placent comme pour un quadrille. Le premier couple fait en valsant le tour des trois autres couples en commençant par la droite, et les autres en font autant ; puis tous les quatre retournent à leur place en valsant.

La corbeille. Le premier couple part en valsant. Le cavalier va prendre de chaque main 2 dames, et la dame 2 cavaliers : puis les 6 danseurs avancent l’un vers l’autre, reculent deux fois de suite pendant 4 mesures chaque fois ; ils avancent une 3e fois, et le cavalier conducteur levant les bras fait passer dessous les 2 cavaliers de sa dame qui, sans quitter les mains de celle-ci, joignent les leurs derrière le cavalier ; les deux dames du cavalier joignent aussi leurs mains derrière sa dame et la corbeille est formée. On décrit alors un tour à gauche et, au signal donné, sans que personne quitte les mains, le cavalier du milieu passe sous les bras des deux autres, et sa dame sous les bras des deux autres dames : tous ont alors les bras enlacés. À un second signal, on sépare les bras et on forme un rond ; après avoir décrit un tour, le cavalier à la gauche de la première dame commence une chaîne plate qui se continue jusqu’à ce que le premier cavalier ait retrouvé sa dame : on termine par une valse.

La course. Après quelques tours de valse, le 1er cavalier quitte sa dame et va choisir 2 autres dames dans le cercle, tandis que sa dame va choisir 2 cavaliers. Dames et cavaliers se placent vis-à-vis l’un de l’autre, et chaque cavalier, prenant la dame qui se trouve en face de lui, fait avec elle quelques tours de valse ou de polka.

La dame à gauche. Tout le monde forme un grand rond et on tourne à gauche pendant 4 mesures ; pendant 4 autres mesures, chaque cavalier fait un tour sur place avec sa dame, en ayant soin, à la fin du tour, de la laisser à sa gauche. On recommence le rond général, puis le tour sur place, chaque cavalier prenant la dame qui est à sa droite pour la transporter à gauche, et l’on continue ainsi jusqu’à ce qu’on ait retrouvé sa dame.

Les dames assises. On commence par placer 2 chaises dos à dos au milieu du salon. Deux couples partent ensuite en valsant, et, après quelques tours, les cavaliers font asseoir leurs dames et vont choisir deux autres danseuses. Après avoir fait le tour du cercle, ils les quittent pour reprendre leurs dames et les reconduire à leur place en valsant. Pendant ce temps, les deux dames qu’ils viennent de quitter se sont assises, et deux autres cavaliers exécutent la même figure. Quand tous les cavaliers l’ont faite, les deux dames qui restent assises sont ramenées à leur place par leurs cavaliers. On peut augmenter le nombre des chaises et par conséquent des couples dansants.

L’écharpe. Toutes les dames se forment en rond autour d’un cavalier qui tient une écharpe. Celui-ci jette l’écharpe sur les épaules de celle qu’il choisit pour valser. Chaque cavalier vient alors reprendre sa dame pour la reconduire à sa place.

Les fleurs. Le cavalier conducteur prend 2 dames et leur demande à chacune, et à voix basse, le nom d’une fleur. Il se présente ensuite avec les 2 dames devant un autre cavalier, et lui nomme les deux fleurs en l’invitant à en choisir une. Le second cavalier valse ensuite avec la dame qui a indiqué la fleur choisie par lui et le conducteur valse avec l’autre. La dame du cavalier conducteur exécute ensuite la même figure avec 2 cavaliers choisis par elle.

La mer agitée. On place 12 chaises, ou un plus grand nombre, au milieu du salon, sur deux rangs et adossées les unes aux autres. Le cavalier conducteur, après avoir fait quelques tours de valse avec la dame, choisit 6 dames (y compris la sienne) et les fait asseoir de 2 en 2 chaises. Il va ensuite chercher 6 cavaliers avec lesquels il forme une chaîne qu’il dirige lui-même. Après avoir décrit une course rapide dans les diverses parties du salon, en variant à son gré, et pendant un temps plus ou moins long, les mouvements de la chaîne, il finit par entourer les chaises où les dames sont assises, et s’assied subitement sur une des chaises restées vides : les autres cavaliers en font autant, et celui qui n’a pu trouver à s’asseoir est obligé de retourner à sa place, tandis que les autres valsent avec la dame qu’ils ont à leur droite.

La phalange. Deux couples partent en valsant. Après quelques tours, ils se séparent : chaque cavalier va prendre 2 dames et chaque dame 2 cavaliers. Le premier cavalier tenant une dame de chaque main, celles-ci se donnent derrière lui la main qu’elles ont libre. La dame du premier cavalier se place de même avec les 2 cavaliers qu’elle a choisis ; les autres groupes se rangent à la suite dans la même disposition, et en se tenant assez rapprochés les uns des autres. Toute la phalange part alors en exécutant un pas de polka ou de valse sans tourner, et, au signal donné, les cavaliers qui se trouvent entre 2 dames se retournent avec elles, et chacun valse avec son vis-à-vis.

La poursuite. Trois ou quatre couples partent en valsant ; aussitôt les autres cavaliers se mettent à leur poursuite, et, au moment où l’un d’eux se trouve près d’un couple, il frappe dans ses mains pour annoncer qu’il est dans l’intention de se substituer au valseur. Cette figure demande une certaine animation, et, pour cela, il est nécessaire que le même cavalier ne valse pas longtemps avec la même dame : à peine un cavalier s’est-il emparé d’une dame qu’il doit être aussitôt remplacé. La poursuite continue jusqu’à ce que chaque cavalier ait retrouvé sa dame.

Les quatre coins. Ils sont figurés par 4 chaises placées à distance au milieu du salon. Le premier cavalier, après avoir fait faire à sa dame un tour de valse, la fait asseoir sur une des chaises, et ensuite il va prendre 3 autres dames qu’il place sur les 3 autres chaises ; puis il se tient debout au milieu comme au jeu des quatre coins. Les dames cherchent alors à changer de chaises, et ce mouvement s’exécute non en courant, mais en se tenant par les mains. Si le cavalier peut s’emparer d’une des chaises laissée un instant vacante, il valse avec la dame qu’il a déplacée et la reconduit à sa place. Un autre cavalier vient se placer au milieu des 4 chaises, et une autre dame vient occuper la chaise vacante. Quand le dernier cavalier a pris la chaise de l’une des 4 dernières dames, les cavaliers des 3 autres viennent les chercher et les reconduisent à leur place en valsant.

Le grand rond. Quatre, cinq, six couples, ou un plus grand nombre, partent à la fois ; puis, chaque cavalier va choisir un cavalier, et chaque dame une dame. On forme un rond général, les cavaliers se tenant par la main d’un côté, et les dames de l’autre, et on tourne à gauche. Soudain le cavalier conducteur, qui a sa dame à main droite, s’avance avec elle et coupe le rond entre le dernier cavalier et la dernière dame : il tourne alors à gauche avec tous les cavaliers, et sa dame à droite avec toutes les dames. Après avoir décrit tous deux un demi-cercle, ils se retournent et valsent ensemble ; le second cavalier en fait autant avec la seconde dame, et ainsi de suite jusqu’à l’extrémité de la chaîne.

Les petits ronds. Trois ou quatre couples partent en valsant ; puis chaque cavalier va choisir un cavalier et chaque dame une dame. Les cavaliers et les dames se placent ensuite 2 par 2 et vis-à-vis les uns des autres. Les 2 premiers cavaliers et les 2 premières dames tournent un tour entier à gauche ; après quoi, les 2 cavaliers, sans s’arrêter, lèvent les bras pour que les 2 dames passent dessous, et ils vont exécuter un autre tour avec les 2 dames suivantes. Les 2 premières dames tournent de même avec les 2 cavaliers qui se présentent, et chacun suit jusqu’à ce que les 2 premiers cavaliers soient arrivés aux 2 dernières dames. Après avoir fait passer celles-ci comme les autres les 2 premiers cavaliers se placent en ligne ; les 2 cavaliers suivants viennent se ranger à leurs côtés, et ainsi de suite en formant une seule ligne opposée à celles que les dames ont formée. Les deux lignes s’avancent alors l’une vers l’autre pendant 4 mesures, et chaque cavalier, prenant la dame qui se trouve devant lui, on termine la figure par une valse générale.

Le rond final. Tout le monde forme un rond général. Le cavalier conducteur s’en sépare avec sa dame pour valser au milieu du rond. À un signal donné, sa dame sort du cercle, et il choisit une autre dame pour valser avec elle. À un second signal, il sort du cercle à son tour, et sa danseuse va choisir un autre cavalier, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il ne reste plus que 2 ou 3 couples. On termine alors par une valse générale.

Le rond trompeur. Le cavalier conducteur, après avoir fait un tour de valse avec sa dame, va choisir trois autres dames qu’il place avec la sienne, comme au jeu des quatre coins. Il prend ensuite quatre cavaliers et se place avec eux au milieu des quatre dames. Les cinq cavaliers ayant formé le rond tournent très rapidement, et, au signal donné, ils se retournent et prennent pour valser la dame qui se trouve devant eux. Le cavalier qui n’a pas été assez prompt pour s’emparer d’une danseuse retourne à sa place.

Le serpent. Le cavalier conducteur, après avoir fait un tour de valse avec sa dame, la laisse dans un des angles du salon, le visage tourné vers la muraille, et va choisir ensuite trois ou quatre dames qu’il place derrière elle en laissant entre chacune une certaine distance. Il prend ensuite un nombre égal de cavaliers qui se forment en chaîne avec lui. Après plusieurs tours rapides et capricieux, le conducteur fait passer la chaîne derrière la dernière dame, puis entre celle-ci et celle qui est devant elle, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il ait atteint sa dame ; il frappe alors dans ses mains et chaque cavalier valse avec son vis-à-vis.

La trompeuse. Un certain nombre de couples partent en valsant et font le tour du salon. Puis chaque cavalier va choisir un cavalier et chaque dame une dame. Seul, le cavalier conducteur choisit deux cavaliers. Les cavaliers et les dames se rangent alors sur deux lignes parallèles, mais en se tournant le dos : le cavalier conducteur se tient hors des rangs et se place devant la ligne des dames. Il frappe dans ses mains et s’empare aussitôt d’une dame pour valser avec elle. À ce signal tous les cavaliers se retournent et prennent pour valser la dame qui se trouve derrière chacun d’eux. Le cavalier, dont le conducteur a enlevé la dame, retourne seul à sa place. Il est d’usage qu’à la fin d’un cotillon chaque couple passe devant la maîtresse du cotillon et s’incline devant elle pour la saluer. Toutefois ce salut n’est pas obligatoire et n’a pas lieu dans tous les salons.

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