Couveuse artificielle
(Écon. domest.). L’appareil de ce genre le plus perfectionné est la couveuse artificielle de William Cantelo. Cet appareil, dont les dimensions peuvent être variées à l’infini, consiste en un système de tuyaux de caoutchouc ou de gutta-percha, mis en communication avec la chaudière d’un thermosiphon (Voy. ce mot) ; la chaudière et les tuyaux sont exactement remplis d’eau et clos hermétiquement. Les œufs qu’on veut faire éclore sont suspendus dans des espèces de hamacs de peau blanche mégissée ou d’étoffe de laine ; les tuyaux passent immédiatement au-dessus sans les presser ; les hamacs peuvent être éloignés à volonté des tuyaux pour l’aération. Les poulets, en naissant, vont d’eux-mêmes se réfugier dans un asile préparé sous le nom de mère artificielle (Voy. ci-après), où ils se trouvent à peu près dans les mêmes conditions de température et de sécurité que s’ils étaient abrités sous l’aile maternelle. Tant que dure l’incubation artificielle, la température à laquelle les œufs sont exposés, doit rester invariablement la même ; plus elle est égale, plus le succès de l’opération est assuré. L’égalité de température n’est d’ailleurs pas difficile à obtenir, si l’on a le soin de régler convenablement le feu sous la chaudière du thermosiphon : quand même, par négligence ou par accident, ce feu viendrait à s’éteindre, le refroidissement s’opérerait si lentement qu’on aurait tout le temps d’y remédier sans compromettre le résultat de l’opération. Avec l’appareil de Cantelo, on n’a pas à craindre, comme avec la chaleur artificielle d’un four, les refroidissements subits qui peuvent tuer le poulet dans l’œuf, ou les coups de chaleur violente qui donnent lieu aux mêmes accidents. Voy. Incubation.
L’abri préparé pour les jeunes poulets et désigné sous le nom de mère artificielle, consiste en un châssis de bois plus ou moins grand, selon le nombre de poulets qui doivent s’y réfugier : le dessus de la charpente est élevé de 0m,10 à 0m,12 sur le devant, et de 0m,04 ou 0m,05 seulement à la partie postérieure ; l’ouverture est au niveau du hamac d’éclosion : le tout offre extérieurement l’apparence d’une chancelière destinée à tenir les pieds chauds. Une peau d’agneau mégissée est clouée, la laine en dedans, sur toutes les faces du châssis. Grâce à la proximité des tuyaux pleins d’eau chaude, il règne à l’intérieur de la mère artificielle une température très douce ; les poulets, en sortant de l’œuf, vont se blottir dans le fond ; le contact de la laine d’agneau remplace assez bien celui du corps de la poule : s’ils ont trop chaud, des passages ménagés sur les côtés leur permettent de sortir dans un espace clos et à une température moins élevée, constituant pour eux une sorte de promenoir, d’où ils rentrent à volonté sous la mère artificielle.