Cresson, Cressonnière
(Horticulture). Pour se procurer le Cresson cultivé, qui ne diffère en rien du Cresson sauvage, il faut disposer d’un filet d’eau courante. On peut bien, pour la consommation d’un ménage peu nombreux, cultiver le cresson dans un baquet à moitié rempli de terre sur laquelle on verse assez d’eau pour que la plante soit continuellement submergée ; mais, alors même qu’on a soin de renouveler l’eau assez souvent pour empêcher qu’elle ne se corrompe, le cresson obtenu de cette manière ne vaut jamais le vrai cresson de fontaine ou santé du corps, soit cueilli à l’état sauvage, soit cultivé à l’aide d’une eau courante qui se renouvelle sans cesse. Les planches du potager destinées à devenir une cressonnière artificielle sont d’abord exactement nivelées ; on leur ménage une pente peu sensible et elles sont entourées d’un rebord légèrement saillant ; l’eau introduite à la partie supérieure s’écoule en nappe et descend par une brèche laissée à dessein dans le rebord, sur la planche suivante. Des tiges de cresson sauvage sont posées à plat sur le sol des planches ainsi disposées et fixées par de petites fourches de bois, afin que le courant, bien que faible, ne puisse les entraîner avant qu’elles ne s’enracinent, ce qui d’ailleurs a lieu presque immédiatement. Les plantes ne tardent pas à s’emparer de tout le terrain, et on peut les récolter de semaine en semaine, en y mettant assez de modération pour qu’elles puissent repousser constamment. Cette manière de cultiver le cresson réussit partout ; la récolte est à peine interrompue pendant les froids les plus rigoureux. Tous les deux ans, le sol de la cressonnière doit être mis à sec, labouré, fumé, piétiné, reformé en planches et rendu à la culture du cresson ; les grandes cressonnières pour l’approvisionnement des marchés ne sont jamais ainsi renouvelées et fumées que partiellement, afin que les produits ne manquent en aucune saison.
Le cresson employé comme dépuratif et antiscorbutique, doit être pris à froid : la cuisson et la dessiccation détruisent ses propriétés bienfaisantes. — Avec la paille du cresson on peut confectionner de petits balais qui sont de bonne durée.
Cresson alénois. Cette petite plante à saveur piquante est utilisée comme fourniture de salade : elle dure peu et monte promptement en graine ; aussi la sème-t-on tous les 15 jours, l’hiver sur couche, l’été en pleine terre meuble et à l’ombre ; il lui faut de fréquents arrosements.
Cresson de terre. On appelle ainsi une plante propre aux terrains secs, qui appartient au genre Erysimum ; mais le goût de cette plante ne rappelle qu’imparfaitement celui du vrai cresson de fontaine : on la sème au printemps, en lignes, dans une terre franche, légère et humide.
Cresson élégant. Sous ce nom, on cultive dans les jardins une variété à fleurs doubles de la Cardamine des prés. Elle demande un sol humide et de l’ombrage. — La Cardamine à fleurs simples fleurit en mars et avril ; un peu avant la floraison, les feuilles très petites qui accompagnent la tige florale peuvent être cueillies et ajoutées comme fourniture à la salade : elles ont un excellent goût, et possèdent les mêmes propriétés que le cresson de fontaine.