Cultivateur
(Profession). La profession de cultivateur est une des plus honorables et des plus indépendantes que l’on puisse rencontrer, mais aussi une des plus laborieuses et des plus pénibles. Elle demande beaucoup d’activité et de persévérance, des connaissances théoriques et pratiques fort étendues, de l’économie et une surveillance de tous les instants. — Le jeune homme qui se destine à l’état de cultivateur devra être placé de bonne heure dans une école spéciale d’agriculture (Voy. Agriculture), où il pourra étudier les divers systèmes de culture et se mettre au niveau de la science ; mais au sortir de là, il devra se garder de se croire plus habile que les fermiers qui ont vieilli dans la pratique ; il devra au contraire recommencer son éducation agricole soit en travaillant dans une exploitation importante, soit en visitant les fermes les mieux tenues de la France, et s’il est possible de l’Allemagne et de l’Angleterre. Riche alors des observations qu’il aura pu recueillir, il pourra songer à les mettre en pratique, soit comme propriétaire, soit comme fermier, ou comme régisseur. En général, la culture du sol exige de grands capitaux et la terre est lente à rendre avec usure l’argent qu’elle a reçu. Le cultivateur devra donc consulter avant tout ses ressources. Bien qu’il soit impossible d’évaluer d’une manière précise le capital nécessaire à une exploitation rurale à cause des différences qui résultent des localités, de la nature du sol, des débouchés, etc., on peut dire en général qu’une ferme louée 2 000 fr. exige au moins un capital de 20 000 fr. ; une ferme de 4 000 fr., 30 000 fr. ; de 8 000 fr., 45 000 fr. ; de 12 000 fr., 60 000 fr. Si l’on veut acquérir la propriété de la ferme, il faudra donc, en dehors du prix d’acquisition, pouvoir conserver un capital roulant au moins égal aux sommes indiquées ci-dessus ; si le capital dont on peut disposer ne s’élève pas au-dessus de 50 000 fr., c’est à peine si l’on peut songer à être fermier ; mieux vaut dans ce cas se borner à être régisseur. Il ne faut pas oublier non plus que le fermier d’une terre de 50 à 60 hectares tout au plus à besoin de travailler de ses bras s’il veut obtenir quelque bénéfice au bout de l’année et que celui qui cultive à loyer, s’il ne travaille pas de ses mains, ne peut se livrer avec profit qu’à la grande culture : là seulement la surveillance du fermier est plus productive que son travail manuel et si les frais d’exploitation sont considérables, ils sont proportionnellement inférieurs à ceux d’une petite exploitation. Voy. Ferme, Baux, Cheptel, Colon partiaire, Métayer, Comices agricoles, etc.
Cultivateur, instrument d’agriculture. Voy. Charrue et Houe à cheval.