Danse
(Gymnastique, Hygiène). La danse considérée au point de vue de l’hygiène est un exercice salutaire pour l’adolescence et la jeunesse ; elle contribue efficacement au développement régulier des formes et à l’éducation physique des jeunes garçons et des jeunes filles ; elle mérite par conséquent de tenir une des premières places parmi les exercices gymnastiques. Pour produire ces heureux effets, il est bien entendu que la danse doit être, comme tout autre exercice, d’une durée proportionnée à la force et à l’âge de ceux qui s’y livrent. Autrement elle serait funeste à la santé. La danse est une cause fréquente d’affections de poitrine chez les jeunes personnes qui se livrent avec passion à cet exercice au sein de l’atmosphère viciée des salons, au détriment du sommeil, et alors qu’elles ont la poitrine comprimée dans un corset trop serré. La surexcitation qui en résulte pour l’appareil respiratoire est tout aussi dangereuse que le refroidissement à la sortie du bal, et les précautions les plus minutieuses prises pour bien couvrir une jeune fille au moment où elle quitte le salon ne préviennent pas toujours ces redoutables affections contre lesquelles la science médicale est complètement désarmée.
Considérée comme exercice gymnastique, la danse a pour effet de corriger les mouvements gauches et disgracieux et, pour les jeunes personnes surtout, les leçons de danse ont un avantage réel sur la gymnastique proprement dite, dont les exercices sont presque toujours disproportionnés avec leurs forces. — Pour apprendre à danser, il faut étudier successivement les positions, les exercices, les pas et les figures.
Les positions sont au nombre de cinq : la 1re se fait en plaçant les talons l’un contre l’autre et en tournant les pieds en dehors de manière qu’ils se trouvent sur une même ligne horizontale ; la 2e, de la même manière, en écartant les talons à peu près à la distance de la longueur du pied ; la 3e, en croisant les pieds l’un devant l’autre à la moitié de leur longueur, les pointes toujours en dehors et les chevilles se touchant ; la 4e, de la même manière, mais en mettant entre les pieds, qui sont en face l’un de l’autre, à peu près la distance de la largeur du pied ; la 5e, en croisant tout à fait les deux pieds, de manière que la pointe de l’un corresponde au talon de l’autre, et réciproquement.
Quand l’élève est parvenu à conserver facilement l’équilibre de son corps dans ces diverses positions et que ses articulations ont acquis une souplesse suffisante, il passe aux exercices. — Il se place à la 3e position et exécute d’abord des battements, qui consistent à faire mouvoir une jambe pendant que l’autre supporte le poids du corps : dans les grands battements on lève la jambe à une certaine hauteur et on la replace alternativement à la 3e position devant et derrière le pied qui pose à terre ; dans les petits battements, le pied qui agit, la pointe tournée en bas et le cou-de-pied très en dehors, vient se placer alternativement devant et derrière le pied qui pose à terre, presque sans quitter le sol. Viennent ensuite les ronds de jambe et les pliés : pour les ronds de jambe l’élève se place à la 1re position et décrit avec l’une des deux jambes un cercle complet, soit en dehors, soit en dedans, avec le pied posé à plat quand les deux talons se rapprochent, tandis qu’il est sur la pointe, le cou-de-pied tendu, quand ils sont le plus écartés ; les pliés qui s’exécutent en se baissant presque jusqu’à terre et en se relevant sur la pointe des pieds, doivent se faire dans toutes les positions successivement.
Après ces exercices, l’élève peut aborder les pas. Il fait : 1° des assemblés, en plaçant les pieds à la 3e position et les déplaçant alternativement, de manière à avancer chaque fois de la largeur du pied, c.-à-d. que le pied droit étant d’abord devant, le pied gauche s’y met à son tour par une sorte de glissade de côté pendant laquelle l’élève plie légèrement les genoux afin de donner de la souplesse à son pas, puis se relève en sautant un peu, mais sans secousse ; 2° des jetés, de la même manière, mais en ayant soin que le pied en revenant à la 3e position se retrouve un peu relevé sur la cheville de l’autre pied, la pointe en bas, comme dans les petits battements ; 3° des glissades, de la même manière que les assemblés, mais en avançant de côté et en rapprochant chaque fois de la jambe qui agit celle qui soutenait le corps ; 4° des temps levés, qui consistent à faire passer successivement l’un des pieds de la 3e à la 4e position, en exécutant le même mouvement de corps que dans les assemblés ; 5° des chassés, de la même manière que les temps levés, mais en redoublant, c.-à-d. en faisant deux pas de suite ou davantage du même pied, le pied qui est devant étant chassé par celui qui est derrière si l’on veut avancer, et le pied qui est derrière étant chassé par celui qui est devant, si l’on veut reculer. — Les exercices et les pas s’exécutent toujours au son d’un instrument, afin que l’élève s’habitue à danser en mesure : on se sert ordinairement d’un violon et mieux d’une pochette, sorte de violon assez petit pour que le maître puisse sans être gêné en jouer en même temps qu’il exécute lui-même les pas. À défaut de ces instruments, on peut employer le piano, ou tout simplement le chant, pour indiquer la mesure à l’élève. Au début, la mesure sera lente, pour donner au commençant le temps de se reconnaître ; mais on ne tardera pas à lui donner progressivement une rapidité de plus en plus grande, ces exercices ayant principalement pour but de donner aux membres de l’agilité et de la souplesse, de la sûreté et de la grâce aux mouvements.
Les différents pas indiqués ci-dessus, peuvent trouver place dans toutes les figures de la danse ; mais il serait ridicule aujourd’hui de les exécuter dans un salon, surtout dans la contredanse. Seulement , le jeune homme et la jeune personne qui auront appris à danser d’après les principes de l’art, sauront mieux que tout autre prendre le juste milieu convenable entre le sans-façon que certaines gens prennent pour le naturel, et une affectation de bien danser dont la mode est aujourd’hui passée. Ils pourront aussi apprendre sans difficulté les danses nouvelles que chaque hiver voit éclore et auxquelles nous renvoyons pour le détail des diverses figures qui les composent. Voy. Quadrille, Valse, Polka, Polka-Mazurka, Redowa, Schottish, Lanciers, Galop et Cotillon.
Danse de Saint-Guy (Médecine). Voy. Chorée.