Dartres

(Hygiène, Médecine). Il ne faut pas regarder une affection dartreuse, même légère, comme insignifiante ; il est de la nature de ce mal de s’étendre comme la tache d’huile, de se transformer, et de prendre d’un moment à l’autre une gravité inattendue. Le traitement local et les mille remèdes familiers qui font passagèrement disparaître les éruptions dartreuses ne peuvent les guérir ; le traitement curatif, comprenant l’emploi prolongé des dépuratifs, des purgatifs, des bains locaux ou généraux et de divers médicaments externes, ne peut être appliqué que par le médecin.

Quoique les dartres ne soient pas nécessairement contagieuses, elles peuvent se communiquer ; il est prudent à ceux qui soignent et pansent les malades qui en sont atteints, de se frotter les mains avec un peu de pommade soufrée. Les personnes qui ont des dartres aux mains doivent elles-mêmes avoir soin de porter des gants. Quel que soit le degré d’intensité de la maladie et le traitement employé pour la guérir, le malade doit éviter les refroidissements, s’abstenir de toutes sortes d’aliments échauffants et excitants, de liqueurs fortes et d’excès de fatigue de corps ou d’esprit. La propreté la plus minutieuse ne saurait être trop recommandée : c’est souvent le meilleur remède contre cette affection. Le séjour de la campagne est plus favorable que celui de la ville à la guérison des affections dartreuses. On regarde comme très efficaces, sous ce rapport, les eaux minérales de Barèges, d’Enghien et d’Uriage.

Dartres (Art vétérinaire)

La malpropreté et l’humidité des écuries et des étables étant la cause ordinaire des dartres qui affectent les chevaux et les autres animaux domestiques, le moyen de les en préserver est de les tenir toujours proprement et sainement. Quant au traitement de cette affection, le mieux est de recourir aux soins du vétérinaire. Lui seul pourra juger quels remèdes il convient d’administrer à l’intérieur. Pour le régime extérieur, l’emploi des remèdes mucilagineux et gommeux doit toujours être préféré aux remèdes actifs. On calmera l’ardeur des démangeaisons et on donnera de la souplesse à la peau au moyen de cataplasmes de farine de graines de lin bouillie dans du lait et de lotions faites avec des décoctions de racines de guimauve. Sur la fin on frottera les dartres avec parties égales d’huile de laurier et d’onguent mercuriel. Si elles sont invétérées, on se contentera de les laver plusieurs fois par jour avec du lait coupé d’eau et on les enduira le soir avec de l’onguent populéum. — On donne différents noms aux dartres, suivant les parties affectées : on appelle bouquet, celles du museau ; malandre, celles qui sont au pli du genou ; solandre, celles qui sont au pli du jarret ; queue de rat, celles qui s’étendent depuis le paturon jusqu’au milieu de la jambe. Voy. aussi Gale, Rouvieux, etc.

Laisser un commentaire