Qu’est-ce qu’un simulateur d’aube et à quoi sert-il ?
Le simulateur d’aube est un appareil destiné à éclairer progressivement l’environnement du dormeur pour simuler le levé du soleil et induire un réveil en douceur. Bien moins puissants que la lampe de luminothérapie, le simulateur d’aube convient mieux à certaines personnes à risque qui ne peuvent pas s’exposer à une lumière intense de 10 000 lux. Aujourd’hui, le simulateur d’aube est surtout utilisé pour remédier au dérèglement du cycle éveil – sommeil.
La luminothérapie pour réguler le rythme circadien
Dans les années 1980, des chercheurs ont démontré que l’exposition à une lumière de forte intensité provoquait un arrêt immédiat (mais temporaire) de la production de mélatonine. C’est cette observation clinique qui a conduit certains professionnels de santé à soigner les dysfonctionnements de production de cette hormone et soulager ses répercussions sur le rythme circadien en exposant le patient à une lumière vive dont le spectre simule celui du soleil. L’idée était alors de décaler la production de la mélatonine pour la faire coïncider avec la « fenêtre » idéale du sommeil. Ce protocole vise plusieurs profils :
- Les personnes qui vivent dans des zones géographiques qui ne connaissent pas un ensoleillement suffisant, que ce soit de manière ponctuelle ou péri-annuelle ;
- Les personnes qui travaillent de nuit (et donc qui dorment le jour) ;
- Les voyageurs qui souffraient des effets du décalage horaire ;
- Les personnes qui ont des difficultés à s’exposer à la lumière du jour pour des raisons de santé.
Le manque d’exposition au soleil peut provoquer une déprime saisonnière (Trouble Affectif Saisonnier ou TAS), des troubles du sommeil et un manque d’énergie pendant la journée.
Le simulateur d’aube : et si on s’intéressait au réveil plutôt qu’au sommeil ?
Un récent prolongement de la recherche sur la luminothérapie a conduit les scientifiques à s’intéresser au réveil, composante longtemps négligée dans le cycle du sommeil par la communauté des chercheurs. Les simulateurs d’aube exposent les dormeurs à une intensité lumineuse qui augmente lentement pendant une trentaine de minutes ou plus avant l’heure du réveil souhaitée. Naturellement, le sujet doit évoluer dans une pièce parfaitement sombre pour ne pas « fausser » sa perception du levé artificiel du jour.
Certains simulateurs d’aube servent également de simulateurs de coucher de soleil (c’est-à-dire que la lumière commence à diminuer progressivement environ 30 minutes avant l’heure prévue du coucher). L’engouement scientifique pour cette approche a donné lieu à des résultats intéressants.
Les impacts de la simulation de l’aube sur la santé
En 1989, l’équipe du docteur Terman a décrit pour la première fois les effets de la simulation de l’aube chez l’Homme. Les participants souffrant de troubles affectifs saisonniers ont été exposés soit à un lever de soleil simulé, soit à un coucher et un lever de soleil simulés pendant plusieurs jours. Après le traitement, les symptômes dépressifs se sont résorbés ou ont été fortement réduits chez la plupart des participants. Grâce au traitement, les participants ont pu s’endormir dans les 30 minutes suivant le coucher du soleil simulé. La hausse et la baisse circadiennes de la production de mélatonine se sont produites plus tôt (déphasage avancé), ce qui a accéléré la phase d’endormissement.
De nombreux chercheurs ont ensuite examiné l’impact de la simulation de l’aube sur différents aspects du TAS. Par exemple, certaines recherches indiquent que la simulation de l’aube améliore l’inertie du sommeil, les fonctions cognitives, les performances physiques et l’humeur des personnes souffrant de TAS. Ces dernières années, les chercheurs ont élargi leur champ d’investigation à l’impact de la simulation de l’aube sur d’autres troubles tels que le dérèglement du rythme circadien avancé chez les personnes atteintes de démence et de maladie bipolaire, avec des résultats très prometteurs.
Enfin, il a été démontré que la simulation de l’aube permettait un réveil plus doux, sans brusquer le dormeur. Cette « sortie » en douceur des bras de Morphée réduirait ainsi les risques de survenue d’un accident vasculaire cérébrale, dont l’activation sympathique soudaine est la principale cause soupçonnée par la communauté scientifique.