Dégel
(Agriculture, etc.). Les dégels qui succèdent à d’assez longues périodes de gelées, peuvent causer à diverses récoltes des dommages très graves, surtout lorsqu’ils sont suivis par des retours subits de froids rigoureux. Les céréales et les colzas d’hiver sont principalement sujets dans ce cas à se déchausser, comme s’ils avaient été soulevés hors de terre. On remédie à ce mal, au printemps, en passant sur les champs de céréales, après les dernières gelées tardives, un rouleau pesant qui raffermit le sol autour de leurs racines et les sollicite à en former de nouvelles. Quant aux colzas auxquels ce procédé n’est point applicable, on a dû, avant l’hiver, nettoyer et approfondir les rigoles qui séparent les planches et déposer entre les lignes des pieds de colza des blocs de terre enlevés à la bêche sans être brisés ; ces blocs, par l’effet naturel des gelées et des dégels, se délitent, s’émiettent, et réchauffent, en s’affaissant sur le sol, les plantes entre lesquelles ils ont été déposés dans cette prévision. Après chaque dégel, le cultivateur soigneux doit s’empresser de réparer les éboulements qui peuvent avoir obstrué les fossés ou les rigoles d’égouttement. — On doit éviter de labourer immédiatement après le dégel ; l’humidité qui sature le sol fatigue beaucoup les bêtes de trait, et empêche la division des couches soulevées par la charrue.
Les jardiniers doivent toujours se mettre en garde contre les dégels subits, qui font périr les jeunes plants et peuvent avoir des effets désastreux sur les espaliers en fleurs et sur la vigne. On en prévient les effets en allumant çà et là des feux de paille mouillée dont la fumée intercepte les rayons du soleil.
On remédie aux effets du dégel sur les légumes, pommes de terre, fruits, etc., en les mettant quelque temps dans l’eau froide.
Dégel (Barrières de). Voy. Barrières.