Écorçage ou Écorcement

(Exploitation des bois). On écorce les arbres en pleine sève parce qu’alors l’écorce a peu d’adhérence et se soulève avec facilité. Pour les chênes, ce travail a lieu après le 10 mai et se continue dans les premiers jours de juin ; pour le bouleau et le mélèze, beaucoup plus tard, quelquefois à la sève d’août. C’est sur le chêne de 15 à 20 ans que se prend la meilleure écorce pour les usages de la tannerie. Cependant on se sert aussi de l’écorce des chênes de 50 à 80 ans, mais celle-ci a moins de valeur, et il faut la débarrasser des rugosités de l’épiderme, ce qui nécessite une double main-d’œuvre pour une marchandise moins chère. On se sert également pour la fabrication du tan des écorces du châtaignier, du sumac, et de quelques arbres résineux. — L’écorcement se fait sur pied ou après l’abattage des arbres. Dans le premier cas, il faut que ceux-ci, à mesure qu’ils sont écorcés, soient abattus ; et le mieux alors est que les bûcherons suivent les écorceurs assez tôt pour qu’il ne se développe pas sur les souches des boutons qui plus tard seraient brisés en abattant les arbres. Si l’on commence par l’abattage, il faut procéder ensuite sans retard à l’écorcement, parce que la sève se solidifie immédiatement, et au bout de 48 heures l’écorce adhère à l’aubier au point de rendre l’opération impossible. Dans l’un et l’autre cas, ce travail se fait en fendant l’écorce avec la pointe de la serpette. L’ouvrier enlève ensuite cette écorce avec une spatule et la met en bottes ou paquets. Ces bottes sont des cylindres qui ont ordinairement 1m,15 de longueur sur autant de tour, et pèsent dans la forêt de 14 à 15 kilogr. Dans un taillis de chênes de 20 ans, on peut faire par hectare 700 bottes qui, à 90 fr. le 100, valent 630 fr. Le prix de la façon payé à l’ouvrier est de 18 fr. par 100. L’écorcement fait perdre au bois le huitième de son volume. — L’écorce du châtaignier vaut un sixième de moins que celle du chêne, celle du bouleau, un tiers. Celle du mélèze a moins de moitié de la valeur de la première. On en fait usage en la mélangeant avec l’écorce du chêne. Voy. Chêne et aussi Liège.

Écorçage (Législation)

Dans les bois et les forêts, le fait d’écorcer un arbre est puni de la même peine que celui de l’abattre par le pied ; la peine de ce dernier délit varie selon l’espèce et la dimension des arbres. Voy. Abattage et Forêts.

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