Écurie

(Animaux domest.). Une écurie doit être établie au sud-est et à l’est autant que possible, construite sur un terrain sec, et bien aérée. L’humidité est pour les chevaux une source fréquente de maladies ; on doit les en garantir non seulement par le choix raisonné du local, mais encore par l’emploi judicieux des matériaux qui entrent dans la construction de leur demeure. Les briques valent beaucoup mieux que les pierres, presque toujours poreuses, et, même en se servant de briques, il convient de revêtir les murailles de planches ou de paillassons jusqu’à une hauteur de 1 m,50. Le sol, malgré l’abondance de la litière fréquemment renouvelée, peut devenir très funeste aux chevaux, s’il est imprégné d’humidité. Il serait donc fort utile de pratiquer sous l’écurie des caves voûtées, et d’en couvrir toute la superficie d’un ciment hydraulique, ou d’un revêtement d’asphalte. — Dans les écuries de ferme, on fait le plus ordinairement usage de pavés ou de briques sur champ. Il convient de donner la préférence aux pavés les moins raboteux parce qu’ils résistent mieux aux percussions produites par les pieds des chevaux. En ayant soin d’enduire d’asphalte les interstices des pavés, le sol serait imperméable, exempt d’infiltrations de toute nature, et on n’aurait pas à craindre les émanations de gaz toujours très nuisibles. Il ne faut pas que le sol de l’écurie présente une pente déclive trop rapide, qui aurait pour résultat de fausser les aplombs du cheval en faisant porter le poids de son corps sur les membres postérieurs. La pente en travers dans la longueur du cheval sera de 0m,03 par mètre, celle en long sera de 0m,01. Cette pente est suffisante pour favoriser l’écoulement des urines dont l’excédant sortira par une rigole peu sensible. — La hauteur de l’écurie sera de 3 à 4 mèt. ; plus haute, l’écurie serait froide en hiver ; plus basse, la température y serait toujours trop élevée et les chevaux, soit en sortant, soit en entrant, seraient exposés à des transitions brusques très nuisibles pour leur santé. Les meilleurs plafonds sont des voûtes plates en briques ; en tous cas l’écurie doit être recouverte d’un plancher plein à solives apparentes ou plafonné. — Pour obtenir les 25 ou 30 mèt. cubes d’air nécessaires à chaque cheval, on laissera à chacun d’eux un espace superficiel de 6 à 7 mèt., c.-à-d. une largeur de 1m,60 à 1m,75 sur une longueur de 3 mèt. avec un espace de 1m,50 par derrière pour le service des palefreniers. — Pour renouveler l’air, on disposera de place en place, dans les parois de l’écurie, en évitant de les percer précisément en face des chevaux, des aérifères et des ventilateurs. On appelle aérifères des châssis doubles fermant les fenêtres, l’un à vitre, l’autre en toile métallique, ce dernier pour laisser passer l’air sans que les mouches puissent entrer : les fenêtres oblongues auront de 1m,50 sur 0m,80 à 1 mèt. et affleureront le plafond. Quant aux ventilateurs, ce sont des conduits en bois ou des canaux creusés dans l’épaisseur des murs, avec 2 ouvertures à chaque extrémité ; l’une aboutit au toit, l’autre part d’un point situé un peu au-dessus du niveau du sol, et s’ouvre et se ferme à volonté. La porte de l’écurie aura au moins 1m,75 de large et se fermera à 2 battants.

Lorsqu’il y a plusieurs chevaux dans une écurie, ils sont rangés sur un seul rang (écurie simple) ou sur 2 rangs (écurie double) : dans ce dernier cas, la forme la plus généralement adoptée est de ranger les chevaux des 2 côtés, la tête au mur et la croupe vers le couloir pratiqué au milieu. — Dans les écuries de luxe, les chevaux sont isolés, soit un à un, soit par attelage, au moyen de cloisons à demeure, formant des stalles ou boxes ; celles-ci ne doivent pas être trop hautes pour ne pas gêner la libre circulation de l’air et pour permettre aux chevaux de se voir, surtout s’ils sont seuls dans leur stalle. À défaut de stalles, il convient, dans les fermes, de séparer les chevaux au moyen de barres mobiles, suspendues à 0m,75 au-dessus du niveau du sol, et attachées de manière qu’on puisse les décrocher de suite, si un cheval passe un membre au-dessus de la barre. On se sert avec beaucoup de succès de chaînes de suspension à pinces à ressorts qui, sous une pression un peu forte, s’entrouvrent ; la barre tombe alors comme d’elle-même et le cheval est dégagé de l’obstacle dans lequel il s’était embarrassé et où il pouvait se tarer.

Les auges ou mangeoires en pierre méritent la préférence sur les mangeoires en bois, parce que les chevaux n’y contractent pas la funeste habitude de tiquer, à cause de la résistance que la pierre offre à la pression des dents. Ces mangeoires imperméables se nettoient plus facilement, elles sont d’une durée plus longue. Le bord de la mangeoire sera à 1 mèt. environ du sol et aura une saillie de 0m,30 à 0m,35 ; on a quelquefois 2 auges l’une pour l’eau, l’autre pour le manger. Le râtelier doit être en bois ou en fer, disposé de telle façon que la poussière, se détachant du fourrage, n’incommode pas les yeux des chevaux ; le bord inférieur sera à 1m,40 du sol, les fuseaux en seront arrondis, tourneront sur eux-mêmes, et seront placés à 0m,08 de distance dans le sens vertical, afin d’empêcher tout gaspillage. — Le cheval est attaché à la longe, soit au râtelier quand il ne doit pas se coucher, soit à la mangeoire : dans ce cas un billot suspendu à l’extrémité de la longe empêche que le cheval ne s’embarrasse dans sa longe ; une chaîne glissant dans une tringle de 0m,50, scellée dans le mur par ses 2 extrémités recourbées, sans cependant que l’extrémité inférieure descende à plus de 0m,30 du sol, paraît être préférable. — Comme accessoires de l’écurie, on aura une place spéciale pour le foin et la paille, et pour le coffre à l’avoine ; et l’on disposera à l’une des extrémités de l’écurie un réduit où couchera un des palefreniers.

Les écuries de luxe sont généralement tenues avec toute la propreté désirable : les soins y sont mêmes poussés quelquefois à l’extrême. Il n’en est pas toujours de même dans les écuries de ferme. Quoiqu’on puisse sans inconvénient laisser le fumier plusieurs jours dans l’écurie, il vaut mieux l’enlever le plus souvent possible, surtout pendant l’été ; il faut blanchir l’écurie à la chaux, une fois au moins tous les ans et en cas d’épidémie la désinfecter avec de l’eau chlorurée.

Laisser un commentaire