Faux ou Faulx
(Agriculture). L’usage de la faux, soit pour la fenaison, soit pour la récolte des céréales, est très expéditif. Il n’a d’inconvénient, pour moissonner les céréales, que quand celles-ci sont abattues dans un état de maturité trop avancé ; on peut aussi reprocher à la faux d’imposer au travailleur une fatigue excessive ; elle est seulement, sous tous les rapports, supérieure à la faucille, mais inférieure à la sape du piqueteur flamand, et encore plus, aux machines à moissonner destinées à prévaloir, avec l’aide du temps, dans tous les pays de grande culture. En France, on se sert surtout de la faux pour moissonner l’orge et l’avoine. La faux appropriée à ce service porte le nom particulier de faux armée ou faux à crochets. La lame, montée sur un manche ordinaire muni de sa poignée, est accompagnée d’un treillage qui soutient la paille abattue, de sorte, que la femme qui accompagne le faucheur, trouve les javelles toutes faites. En Écosse, où les avoines sont une récolte très importante, on se sert pour les abattre d’une faux à manche double, tout en fer, et cependant assez légère, facile à manœuvrer, qui prend les tiges très près de terre et les réunit en javelle au moyen d’un treillage, comme la faux armée en usage en France. Voy. Fauchage.
Les meilleures faux sont celles qui viennent de Styrie (Autriche) : elles sont reconnaissables à ce qu’elles ont une contreverge que les contrefacteurs n’ont pu imiter. On estime parmi les faux de fabrique française, celles de Toulouse, du Doubs, de Rabot, près de Foix (Ariège), etc. — Une bonne faux doit unir à une grande légèreté (de 550 à 750 gr.), une courbure et une cambrure s’adaptant parfaitement à la taille du faucheur, une bonne trempe, une arête résistance et élastique. Il faut que dans la rapidité de la fauchaison elle ne ploie ni ne casse et qu’elle s’ébrèche rarement. Une faux dans ces conditions vaut de 3 fr. 75 c. à 5 fr.