Fécondation artificielle
Fécondation artificielle des fleurs (Horticulture). Souvent, par suite de pluies continuelles qui lavent les étamines, d’un vent froid qui disperse le pollen, ou d’un vent chaud qui le dessèche, ou par toute autre cause qui empêche le pollen de parvenir jusqu’aux germes de l’ovaire, la fécondation naturelle des fleurs ne peut avoir lieu : on dit alors que les fleurs ont coulé. On peut essayer de remédier à ce mal par la fécondation artificielle. Pour cela, on prend sur une fleur mâle, avec un pinceau ou une plume, du pollen le plus mûr et le plus coloré possible, et on l’applique délicatement sur le pistil de la fleur qui n’a pu être fécondée.
La fécondation artificielle est mise en pratique avec succès pour obtenir des hybrides ou métis, en transportant le pollen d’une espèce ou d’une variété sur le stigmate d’une autre. Voy. Hybridation.
Fécondation artificielle des poissons (Pisciculture). On se procure un vase de verre, de faïence, de bois, ou même de fer-blanc, à fond plat, et à ouverture évasée, dans lequel on verse quelques litres d’eau bien claire, de façon à couvrir le fond de 0m,10 environ : la température de cette eau doit être autant que possible égale à celle du milieu dans lequel vivent les poissons dont on veut se servir : on peut même opérer purement et simplement dans l’eau d’où ils sortent. — Après avoir mis à sa portée les poissons mâles et femelles, on prend d’abord une femelle, en l’enveloppant d’un linge, si l’on craint qu’elle ne vienne à glisser entre les doigts, et quand on sent que le poisson est bien dans la main, le dos dans le creux de la main gauche et le ventre en dehors, on presse celui-ci légèrement en allant du dessous de la tête à la queue et sans déployer la moindre force. Si les œufs sont mûrs, ils couleront naturellement ou même jailliront dans le vase préparé à l’avance ; dans le cas contraire, il ne faudrait pas forcer la ponte ; il vaut mieux prendre une autre femelle. Si, pendant cette opération, l’eau se trouve salie par les mucosités qui s’échappent souvent avec les œufs, il faut la renouveler, en ayant la précaution de ne laisser jamais les œufs à sec. On prend alors, sans tarder davantage, un mâle, dont on fait tomber la laitance dans le vase de la même manière et avec les mêmes précautions que pour les œufs. L’eau en est suffisamment saturée lorsqu’elle a pris l’apparence du lait très coupé. On agite une minute ou deux ce mélange, soit avec la main, soit avec la queue du poisson, après quoi, on fait écouler l’eau laitancée et on place les œufs dans l’appareil à éclosion (Voy. Éclosion) que l’on aura eu soin de préparer à l’avance. — La laitance d’un seul mâle peut suffire à la fécondation des œufs d’un très grand nombre de femelles. Avec la laitance d’une espèce on peut féconder les œufs d’une autre et obtenir ainsi des métis : c’est de cette manière que dans la fécondation naturelle se produisent les truites saumonées.