Fenil
(Écon. rurale). C’est le local occupé par l’approvisionnement en foin d’une exploitation rurale ; ce local n’est pas toujours isolé ; c’est le plus souvent un grenier ou une portion de grenier surmontant l’étable ou l’écurie. Dans les grandes exploitations, le fenil occupe une partie d’un vaste hangar dont le reste sert à abriter les charrettes, les charrues et les harnais (Voy. Hangar). Cette dernière disposition est de beaucoup la meilleure. Quand le grenier à foin est immédiatement au-dessus de l’étable ou de l’écurie, les émanations provenant de la respiration, de la transpiration et du fumier des bestiaux font contracter aux fourrages secs un goût désagréable et des propriétés malsaines, à moins que le plancher du grenier ne soit assez solide pour ne pas livrer passage à l’air chaud et vicié qui tend à s’élever du local occupé par le bétail, et qui d’ailleurs y trouve aisément accès par la trappe presque constamment ouverte d’où le fourrage tombe du grenier directement dans le râtelier (Voy. Abat-foin). En Bretagne, le fenil de la plupart des petites exploitations est une simple meule, en forme de maison à toit très anguleux, recouverte d’une épaisse couche de chaume. De solides liens de paille tordue, ancrés à terre par de lourdes pierres, empêchent les vents violents de renverser ces meules ; on les entame habituellement du côté tourné vers l’est en replaçant, chaque fois qu’on y prend du fourrage, les cordes de paille tordue qui consolident la meule. Pourvu qu’il soit établi sur un sol sain, inaccessible à l’humidité, ce genre de fenil vaut mieux que le grenier à foin, pour la bonne conservation des fourrages.