Folie
(Hygiène). En consultant les relevés de la statistique médicale pour les cas de folie dont la cause est connue, on voit que le plus grand nombre tient à l’ivrognerie, aux excès de tout genre, aux emportements des passions, et que la plupart du temps cette affreuse maladie aurait pu être prévenue. Pour la folie qui résulte des chagrins causés par des espérances déçues et des affections trompées, l’énergie de la volonté et la fermeté de caractère peuvent aussi l’empêcher de se déclarer ; elle est le plus souvent indépendante de la santé physique ; les fous peuvent se porter aussi bien et vivre aussi longtemps que les autres hommes. Quant à la conduite à tenir à leur égard par ceux qui les entourent, elle diffère selon les lieux et les conditions sociales. Dans les villes, une famille peu favorisée de la fortune ne peut presque jamais garder un fou auprès d’elle et le faire soigner à son domicile. À la campagne, toutes les fois que la folie n’est pas dangereuse et qu’elle ne consiste pas dans une monomanie de suicide, le fou est mieux soigné chez lui que partout ailleurs ; le grand air, la vie champêtre, les travaux rustiques auxquels le plus souvent il ne demande pas mieux que de prendre part, lui donnent des chances de guérison qu’il n’aurait point dans une maison d’aliénés. Ces maisons doivent être réservées aux fous dangereux pour les autres et pour eux-mêmes. Mais les familles doivent bien se garder, autant les riches que les pauvres, de faire légèrement enfermer comme fous des gens simplement sujets à un peu d’exaltation et à quelques excentricités ; une fois séquestrés, ils deviennent fous, sans remède ; exposer à un pareil malheur un homme qui n’est réellement pas atteint de folie et qui sent sa raison lui échapper par le désespoir, c’est commettre un crime plus grave que le meurtre et que l’assassinat.
Folie (Législation). Voy. Aliénés.