Gangrène
(Médecine). Il n’appartient qu’aux hommes de l’art de prévenir l’invasion de la gangrène ou d’en arrêter les progrès, soit à l’extérieur, soit à l’intérieur. Mais tout le monde peut et doit prendre les précautions nécessaires pour éviter les causes accidentelles qui donnent lieu à des plaies gangreneuses ; tel est surtout le contact des animaux atteints du charbon, qui se communique très facilement à l’homme. Les élèves en médecine, qui se coupent ou se piquent avec un instrument ayant servi à la dissection, peuvent contracter des plaies où se met la gangrène et dont les suites sont souvent mortelles. Toutes les fois qu’une plaie prend une mauvaise apparence, accompagnée d’une teinte brune ou noire, la gangrène, surtout si le malade est d’un âge avancé, est imminente, et dans ce cas le chirurgien doit être aussitôt appelé. V. Supplément.
Gangrène (Art vétérinaire). Lorsqu’une tumeur inflammatoire, au lieu de se résoudre et de suppurer, devient froide, mollasse, insensible, que le poil tombe alentour et qu’il en découle une sérosité roussâtre ; lorsqu’une plaie prend un aspect livide, brunâtre et qu’elle répand une odeur infecte, on doit craindre l’invasion de la gangrène. Le plus sûr est d’appeler immédiatement un vétérinaire ; mais si l’on craint qu’il ne tarde à venir et que pendant ce temps la gangrène ne fasse de trop grands progrès, il faut scarifier toute la partie gangrenée en pressant fortement les chairs pour en faire sortir tout le sang corrompu, ou bien encore trancher jusqu’au vif la partie gangrenée, en respectant toutefois les tendons, les nerfs et les gros vaisseaux ; puis on étuve la plaie avec du vin rouge ou du vinaigre et quand le sang est arrêté, on panse la plaie avec un onguent composé de styrax liquide (60 gr.) d’essence de térébenthine et de quinquina en poudre (10 gr. de chacun) bien mêlés ensemble. Le vétérinaire indiquera ensuite ce qui reste à faire.